L’émergence de structures comme les Opci ou les Siic a entraîné une forte demande de cadres dont le recrutement s’effectue, pour les débutants, dans le vivier des masters. Si les étudiantes sont loin d’y être majoritaires, elles arrivent souvent en tête des classements. Une régularité dans leur cursus et leurs résultats, parfois dopés par un coefficient de séduction, permettent de décrocher un premier emploi chez des investisseurs à la recherche d’analystes ou de collaborateurs en charge du sourcing. Des juniors prennent racine, s’affirment et progressent dans la hiérarchie. Avant cette génération, quelques pionnières, arrivées à de hauts postes, avaient marqué la profession. L’un de leurs mérites fut de s’imposer dans un monde façonné par les hommes. Elles étaient toutefois des exceptions et un mentor était souvent cité comme accélérateur de leur carrière, garant de leur légitimité. Aujourd’hui, l’ascension féminine se caractérise par une quasi absence de “parrain”, signe de la banalisation de cette évolution.
Même si des forums ou des clubs exclusivement féminins prennent leur essor, le réseautage et une disponibilité tardive au bureau constituent un atout des professionnels masculins. Les cocktails, les diners d’affaires enregistrent une présence féminine limitée. Pourtant, il s’y fomente des alliances, des carrières… Malgré tout, les candidates sont de plus en plus appréciées des institutionnels. Leur capacité d’analyse, un souci de la précision, leur technicité, l’intérêt porté au travail collégial, voire une certaine prudence dans les prises de décision sont autant de qualités qui séduisent. En un mot, leur ego est bien moins dilaté que chez leurs confrères. Et l’ego a parfois été responsable d’erreurs d’appréciation dans des opérations d’investissement !