Aujourd’hui, l’acte de construire mêle haut niveau de technicité et incapacité à maîtriser les coûts et la qualité des projets immobiliers ou urbains. La tendance veut aussi que l’on produise des projets stéréotypés, la standardisation offrant une impression de stabilité dans un secteur où les évolutions des 30 dernières années (décentralisation, révision générale des politiques publiques, évolution générationnelle : remplacement des techniciens « sachants par des jeunes moins expérimentés) ont conduit à l’augmentation du nombre de maitres d’ouvrage insuffisamment formés ou occasionnels.
Ainsi la méconnaissance des spécificités et savoir faire des autres métiers ne facilite pas l’interaction, ni la qualité, ni le respect des étapes nécessaires à la réalisation du projet, et l’on en connait les conséquences. Or, si les questions du confort d’usage ou d’environnement et du comment l’argent (public ou privé) est utilisé restent essentielles, l’approche globale du projet et les études en amont sont primordiales : chaque intervenant se doit d’être une force de proposition quant aux objectifs finaux et aux process.
Autre constat d’importance : il n’y a pas d’évaluation des projets architecturaux et urbains. Parce que l’évaluation est perçue comme une critique plutôt qu’un gage d’améliora- tion de la qualité.
Que faire alors ? Ces difficultés peuvent parfaitement être surmontées : outre le conseil accru qu’ils peuvent apporter aux maîtres d’ouvrage, les acteurs de l’ingénierie doivent proposer des pistes d’organisation sociale et professionnelle plus générales. Les organisations professionnelles, comme le SYPAA/CINOV, peuvent les y accompagner.