Nous sommes tous heureux de cet accord historique : un signe d’engagement fort donné par 196 nations à l’unisson, un tournant déclaratif majeur de la lutte contre le changement climatique. Chacun se rend compte de l’urgence d’agir et chacun désormais s’interroge : «Bon, qu’est ce qu’on fait maintenant» ?
Ou bien n’est-il «qu’un texte vide de sens, donc accepté par tous» comme le dit Jacques Attali ? La tâche à accomplir est immense, la vitesse et l’ampleur des engagements mondiaux encore insuffisants. Or estime l’économiste Christian de Perthuis «Il nous faut cesser la course d’escargots et transformer ces intentions en engagements effectifs : cela exige des gouvernements qu’ils abordent de front la question incontournable de la tarification du carbone, une mission impossible dans un monde où l’usage de l’atmosphère est gratuit». Au rythme où nous allons, nous arriverons plutôt à 3°C degrés que le 1,5°C annoncé… pas assez vite, pas assez loin…Oui mais cet accord fixe un cap, donne un cadre pour un objectif et un sens partagé au niveau mondial pour la première fois ! Tout se jouera là…
Mark Kenber, président de The Climate Group – un groupe d’entreprises américaines ….est optimiste : «L’accord de Paris… donne aux décideurs, aux entreprises et aux investisseurs la certitude dont ils ont besoin pour aller de l’avant et construire une économie bas-carbone. Ce qui est clair, c’est que le monde a changé : l’économie bas-carbone est désormais inévitable, irrésistible et irréversible». Le rôle des entreprises sera donc décisif, c’est à elles d’innover et de produire de manière durable. Elles sont déjà nombreuses à le faire… mais beaucoup reste à faire, chaque décision devra être pensée, pesée en fonction de son impact sur le climat avec un objectif de décarbonisation ambitieux.
Nous avons donc un bel objectif pour l’année nouvelle : redoubler d’efforts, aller plus vite et plus loin !