Nous vivons un véritable paradoxe ! Les entreprises de sécurité privée ont été fortement engagées, en appui de l’action publique, au lendemain des attentats terroristes et lors de l’Euro 2016. Elles ont fait la démonstration reconnue de leur réactivité et de leur capacité opérationnelle sur l’ensemble du territoire.
Et pourtant, nous assistons à une dégradation sauvage et continue du marché alimenté par des pratiques illégales et un dumping suicidaire visant à réduire, toujours davantage, les coûts conduisant à des prix anormalement bas.
On ne peut, sans cesse, revoir au rabais les prestations dans un contexte aussi sensible. On ne peut laisser faire, sans réagir, les entreprises peu scrupuleuses qui agissent pour leurs profits immédiats et contre la sécurité de tous.
Voulons nous un secteur profitable et dynamique en capacité de répondre à de nouvelles missions et à de nouvelles exigences ? En capacité de réaliser les investissements nécessaires ? Voulons-nous être attractifs et offrir des perspectives de carrière ? Voulons-nous transformer nos entreprises, offrir des solutions innovantes et gagner le pari des technologies ?
Aujourd’hui, responsables, nos deux syndicats représentatifs tirent solennellement la sonnette d’alarme. Nous parlons, ici et maintenant, d’une même voix pour en appeler aussi à la responsabilité des acheteurs tant privés que publics. Il en va clairement de comportements d’achats irresponsables de certains d’entre eux. Tendance qui se généralise dangereusement.
Au regard des dangers que nous dénonçons, nos deux organisations appellent à la conscience de tous pour éviter la poursuite de ce jeu de massacre. Pour faire face aux nouveaux enjeux, pour investir, pour former, pour encadrer, nos entreprises doivent être rentables et cesser de séjourner en salle de soins palliatifs en dépendance permanente des aides de l’Etat. Oui. Il faut un nouvel ordre économique dans notre secteur. Il passe par une action collective mature que doivent porter les entrepreneurs de toutes tailles.
Ensemble, aux côtés des entrepreneurs et de leurs salariés, il était de notre devoir de lancer, en commun, haut et fort, l’alerte !