Dans cet ouvrage à succès, Eric Abrahamson, professeur de management à la Business School de l’université Columbia, à New York, et David H. Freedman, journaliste s’interrogent sur les présumés avantages de coût, d’efficacité d’une société trop organisée.
L’ordre a toujours été connoté positivement alors que le désordre est associé à l’impossibilité de maîtriser son environnement. 60 % de gens se sentent culpabilisés par leur désordre à la maison, ou sur leur lieu de travail et 1/8e des couples disent s’être séparés pour incompatibilité d’ordre.
Et pourtant, le désordre a du bon. Il a même de grandes vertus : non seulement, il est source de créativité mais il peut être aussi efficace et rentable. À la maison comme dans l’entreprise. Car l’ordre coûte cher, lui, sans être toujours payant.
Rappelant la formule d’Einstein «Si un bureau désordonné est le signe d’un esprit désordonné, de quoi est donc l’expression d’un bureau vide?», les auteurs explorent les différents modes d’expression du désordre pour en démontrer les bénéfices. Un bureau mal rangé permet de mettre en contact des choses qui, dans un monde ordonné, cloisonné, ne se seraient pas rencontrées. Le désordre tisse des éléments disparates. L’ordre les fait se ressembler.
L’exemple le plus célèbre ? La découverte de la pénicilline par Alexander Fleming pas vraiment à cheval sur le rangement ou la propreté dans son laboratoire. Il suffit d’observer aussi le changement dans les entreprises les plus innovantes : un géant comme Microsoft a toujours travaillé dans le désordre ; même Hewlett-Packard et IBM, ces monstres d’organisation, se sont ouverts à la culture anticonformiste du logiciel libre, faisant preuve de flexibilité.
Le livre ne préconise pas pour autant un désordre total mais modulé selon les enjeux et les circonstances. Il permet de comprendre comment les gens modérément désorganisés se révèlent plus adaptés, plus résistants, plus créatifs et plus efficaces que s’ils étaient soumis à une organisation stricte.