Il faut innover ! Face à la concurrence, au chômage pour la croissance, le bien-être… l’innovation c’est le salut.
Les politiques publiques, tous niveaux confondus, entendent favoriser l’innovation, notamment technologique. En France, 2,2% du produit intérieur brut (PIB) sont consacrés à la recherche et au développement – en 2017, l’intention présidentielle était d’atteindre 3%.
Sans forcément attendre que l’impulsion vienne d’en haut, on y va ! À l’image d’un Apple ou d’un Google, véritables maîtres du genre. Avec force embauches de directeurs de l’innovation, constitution d’équipes pour innover, aménagement des locaux permettant la créativité…
Des méthodes sont mises au point pour canaliser l’innovation le plus rapidement possible – les méthodes agiles, par exemple. Avec l’innovation, il s’agit dans l’entreprise de satisfaire les collaborateurs-consommateurs et leurs besoins réels ou supposés.
Mais la course à l’innovation peut avoir des airs de marche forcée. La nouveauté technologique est-elle systématiquement un bien pour l’entreprise ? Qui dit projet d’informatisation, dit conduite au changement. N’y a-t-il pas des effets pervers à vouloir ou devoir conduire un changement constant ? Changez trop vite, trop souvent et les techno-réticents seront à la traîne, avec des baisses de performance. Changez trop lentement et les techno-avides seront frustrés et prompts à évoquer une productivité en borne. Qui veut se risquer à calculer le coût de l’innovation trop rapide ou trop lente ?
Dans ce contexte, les éditeurs de logiciels pour les entreprises occupent une place difficile : obligés d’être au top de la technologie, pouvoir la proposer à leur client en les tirant vers la nouveauté – il faut bien vendre pour vivre – sans toutefois les brusquer plus qu’il ne faut…
Un exercice d’équilibriste d’autant plus dangereux que peut survenir une innovation «disruptive» qui les poussera dans le vide. Elle est peut-être en train de prendre forme dans le garage de votre voisin.