Dans son dernier livre «La Ville pour tous», Robin Rivaton analyse ce phénomène inéluctable qu’est la métropolisation c’est-à-dire la concentration de l’activité et des richesses dans les grandes villes et ses conséquences.
Contrairement à ce que l’on peut penser, ce mouvement de fond est mondial. Quatre cent dix-sept villes comptent plus d’un million d’habitants et trente-trois, plus de dix millions, rassemblant un être humain sur huit. On constate cela dans les pays émergents avec les mégalopoles Lagos, Le Caire ou Mexico, mais aussi dans nos propres pays développés avec une concentration de l’activité économique, des opportunités de progression sociale et de la croissance démographique.
Aujourd’hui, l’Île-de-France, c’est la moitié de l’excédent démographique de la France alors qu’elle ne représente « que » un habitant sur cinq.
Mais la crise du logement dans les métropoles menace l’équilibre de nos sociétés et entraîne d’immenses inégalités territoriales (entre métropole et hors métropole).
On aurait pu penser que le digital, les télécommunications ou encore le télétravail allaient être la solution. C’est l’inverse qui s’est produit. Plus le numérique est développé, plus on a besoin de se rencontrer. Prenez les MOOC, ces cours en ligne ouverts à tous dont on nous a dit qu’ils allaient transformer l’éducation. On se rend compte aujourd’hui que les grandes universités ne se sont jamais aussi bien portées.
Robin Rivaton propose une refonte totale de la fiscalité qui permette à chacun de payer le juste prix de son occupation foncière : l’IPI ou impôt personnel immobilier viendrait remplacer la taxe foncière, les droits de mutation et même les plus-values. Pour des raisons anciennes, des gens ont accumulé des patrimoines importants au moment où la métropolisation n’existait pas. Il faut s’assurer aujourd’hui qu’un logement soit fait pour être habité et non pas pensé comme un juteux investissement.
Enfin, il faudrait permettre une plus forte construction, avec une densification de l’espace.