Pendant longtemps les philosophes ne se sont pas distingués par leur intérêt pour l’égalité de la femme et de l’homme ! Platon reconnaît dans la femme un accoucheur des corps, et dans l’homme un accoucheur des âmes. Aristote, son élève, définit la femme comme un « réceptacle », et Hegel, vingt-deux siècles plus tard comme un être passif ne pouvant s’émanciper politiquement.
Mais le XXe siècle développe une philosophie de femmes progressivement reconnues par les hommes. Avec leur différences, Simone Weil, Simone de Beauvoir et Hannah Arendt incarnent cette renaissance.
Pourtant si la place de la femme progresse, un lieu résiste : l’entreprise. Les cinq entreprises dotées du plus important chiffre d’affaires en 2017 ont pour chef un homme : l’américaine Walmart, les chinoises State Grid, Sinopec Group et China National Petroleum, et l’anglo néerlandaise Royal Dutch Shell. Et en France, qu’en est-il ? Hélas ! Cent pour cent des entreprises du CAC 40 ont pour PDG… un homme.
Il faudrait que l’entreprise fasse un peu de philosophie. Qu’est-ce qu’une femme ? Qu’est-ce qu’une entreprise ? Qu’est-ce qu’un chef d’entreprise ? Il serait bon de penser qu’ontologiquement la femme n’est ni un être inférieur, ni seulement un être différent : elle est un être dont la différence devrait être goutée et appréciée à la tête des entreprises. Ce qui est essentiel tient à l’essence de la femme : qu’elle gère l’entreprise sur fond de sa féminité, de son féminisme et de sa maternité.
Proposons cette idée aux conseils d’administration : pariez qu’une femme nommée PDG peut faire aussi bien qu’un homme. Voire mieux ! Et pensez à ce qu’écrivait Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient ». Son propos vaut pour l’entreprise : on ne naît pas entrepreneure, on le devient.