Lundi dernier, Emmanuelle Wargon, la ministre déléguée au Logement, a réuni les professionnels de l’immobilier pour faire un premier bilan des actions menées concernant la transformation de 500.000 m2 de bureaux vacants en logements, dont elle compte bien accélérer la dynamique.
Avec la crise de la Covid-19, l’essor significatif du télétravail a accentué le taux de vacance et l’offre immédiate de bureaux était de plus de 3,5 millions de m² en Ile-de-France à la fin de l’année 2020. L’IEIF (Institut d’épargne immobilière) prévoit que la montée en puissance du télétravail dans la seule Ile-de-France conduira dans les 10 prochaines années à un excès de 3,3 millions de m2 de bureaux, soit 6,5% du parc. Face à cela, un besoin exponentiel en logements qui se heurte à une offre insuffisante et un manque de terrains disponibles dans les zones urbaines denses.
Mais la mise en œuvre n’est pas forcément si évidente et même si les avantages sont nombreux, elle se heurte aussi à certaines contraintes : techniques, financières et parfois politiques.
Pour autant, le gisement de droits à construire est immense puisque, sur la base des bureaux actuellement vacants, nous pouvons estimer le potentiel actuel à plusieurs centaines de milliers de m² à Paris et en 1ère couronne.
L’équation est finalement assez simple : le métropolisation a entrainé une raréfaction des terrains et les citoyens ne veulent plus de densification à outrance. La transformation de certains immeubles tertiaires est donc la meilleure réponse pour permettre de reconstruire la ville sur la ville, sans créer beaucoup plus de m² !
Des transformations sont aussi possibles vers d’autres usages que le logement comme les écoles, les crèches et les centres de soins… Cette mutation des usages accompagne ni plus ni moins l’évolution de nos quartiers. Ils étaient peut-être trop conçus par le passé dans une optique d’usage unique, comme beaucoup de « quartiers d’affaires ». La ville est aujourd’hui mixte, comme doivent le devenir nos immeubles.