Face à la complexité des enjeux de notre époque, comment la bio-inspiration peut-elle améliorer nos vies et nos organisations ? Telle est la question posée par Emmanuelle Joseph-Dailly dans son livre “La stratégie du poulpe”
Depuis des millions d’années, animaux et végétaux ont bâti de véritables laboratoires d’innovations comportementales : les baleineaux ont des mentors, les plantes communiquent entre elles, le poulpe pratique l’agilité, le corail le lâcher-prise, les primates le troc, les poissons des alliances de circonstance…
Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus en proie à une pression qui nous éloigne de nos propres ressources et qui nous pousse à bout. C’est pourquoi nous sommes si souvent stressés ; non pas parce que nous ne voulons rien faire, mais parce que nous voulons trop et trop bien faire. L’urgence est donc d’apprendre à se créer volontairement de l’espace, du vide pour trouver des inspirations et reconsidérer notre rapport au temps.
Comme l’arbre ou la tortue, qui vit sur Terre depuis 250 millions d’années, nous devons apprendre à mieux apprécier la lenteur. La rapidité est un critère culturel de réussite alors que la nature nous montre qu’un modèle de lenteur peut être durable et que pérennité n’est pas toujours synonyme d’accélération.
Dans la nature, la lenteur mais surtout la variation de rythmes sont des principes qui ont fait leurs preuves : la méduse arrive à moduler son énergie ; l’araignée à rester immobile des mois avant d’attaquer en quelques fractions de seconde. Ces ruptures de rythmes doivent nous faire réfléchir sur nos pratiques. Nous avons plusieurs vies au sein d’une même journée : chez nous au lever, dans les transports, au travail, chez des amis le soir, en couple ou avec les enfants… Il faut savoir moduler son énergie pour tenir sur ces différentes phases du cycle journalier. Etre à 120% en continu, ce n‘est pas possible et pas souhaitable. La récupération est un temps nécessaire à la performance. Comme la méduse qui a développé des techniques pour s’économiser !