Extrait de l’article sur l’importance des plantes d’intérieur pour la santé, à retrouver en itégralité sur Facilities, en cliquant ici
Face au changement climatique et à l’effondrement de la biodiversité, il apparaît essentiel d’interroger notre relation au vivant et de repenser notre rapport à la nature.
Déjà, Jean-Jacques Rousseau, le promeneur solitaire, nous invitait à retrouver une intime connexion avec la nature. Au milieu des années 1970, une publication scientifique alertait sur «l’extinction de l’expérience de nature» (Pyle, R., 1975). En 2002, Robert Kahn relatait une «amnésie environnementale générationnelle». Pour Cynthia Fleury et Anne- Caroline Prévot, qui ont dirigé l’ouvrage Le souci de la nature, paru en 2017, «savoir avoir ne suffit visiblement pas. Il faut le vécu. L’expérience». La pratique du jardinage en intérieur, tout comme la médiation entre plantes et usagers, que réalisent des jardiniers professionnels par l’entretien régulier des paysages d’intérieur, pourraient contribuer à la réalisation de ces expériences de nature. Un contact bienfaiteur pour la santé humaine comme pour celle de l’environnement.
La professeure d’histoire et de design britannique Penny Sparke constate une évolution dans les rôles attribués aux paysages d’intérieur : «En raison du besoin des êtres humains de rester connectés à la nature en milieu urbain, nous avons, au fil des années, noué des liens affectifs avec des plantes d’intérieur analogues à ceux que nous développons avec nos animaux domestiques.» Le contact permis par les plantes, même loin de leurs régions d’origine, dans des milieux parfois inhospitaliers, contribue à rapprocher les humains du vivant. Wilson concluait déjà, en 1984, son ouvrage Biophilia par ces mots : «C’est pour autant que nous en viendrons à comprendre d’autres organismes que nous leur accorderons plus de prix, comme à nous-mêmes.»
Aujourd’hui, «des tentatives de rétablir un sentiment d’égalité et de respect pour les plantes d’intérieur, et avec la nature en général, ont été entreprises» (Sparke, 2021, op. cit.). Un message d’espoir, où le bien-être individuel et la protection de la biodiversité pourraient être améliorés !