La période du dernier quinquennat, analysée pas à pas, est relativement claire, avec deux périodes distinctes : – l’une hésitante, au début, avec les ministres de l’Intérieur Gérard Colomb et Christophe Castaner, prenant chacun la suite d’initiatives précédemment lancées et tentant de se les approprier dans le cadre d’une « politique des rapports » classique de l’environnement administratif français ; – l’autre plus décisionnaire et plus rapide, peut-être un peu trop rapide, avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, sélectionnant dans les pistes précédentes ce qu’il souhaitait voir traduit vite dans la réglementation, et en écartant les hésitations précédentes. D’une absence initiale de vision sur ce que serait une politique publique de la sécurité privée, nous sommes passés, vers le mi-mandat, à l’urgence, et la facilité, d’en définir une sur la base de la « politique des (nombreux) rapports » et de leurs mesures davantage coercitives que partenariales. La loi « Sécurité globale », pour la sécurité privée, reste ainsi marquée par une mise à l’agenda politique temporellement paradoxale : sans empressement d’abord avec beaucoup d’options ou d’hésitations, avec empressement ensuite en sélectionnant des mesures et en renvoyant d’autres à différentes échéances, plus ou moins engageantes. La transformation économique du secteur de la sécurité privée et le continuum de sécurité ont été omis avec la loi « Sécurité globale », au profit de mesures propres au régulateur : ils pourraient donc être remis en chantier. Les futurs JOP Paris 2024 ont, eux, été pris en compte trop indépendamment du fonctionnement structurel et souhaité (avec quelques outrances par la loi « Sécurité globale ») du secteur de la sécurité privée : une remise en cohérence pragmatique entre ce qu’est le secteur de la sécurité privée, ce qu’il pourrait être et ce par quoi il devra passer (les JOP Paris 2024) est nécessaire. Irait-on jusqu’à dire que la redéfinition et l’adaptation de la politique publique de la sécurité privée, ces dernières années, ont toujours été en retard d’une séquence, ou ont toujours couru après le temps ? La question se pose bien de savoir si les pouvoirs publics sont à l’heure, pour filer la métaphore temporelle, de la sécurité privée : la réponse pourrait être non, sous l’angle que la sécurité privée reste finalement trop structurellement étrangère à l’Etat, du moins un acteur avec lequel celui-ci doit, contre son gré mais au besoin, faire. Tant est peut-être gênante cette réponse, que l’Etat, souvent, facialement, la nie, tout en travaillant, presque par obligation régalienne, à s’approprier, plutôt comme cela l’arrange, cet objet économique qui ne cesse de lui échapper, du moins qu’il ne peut totalement maîtriser. *Analyse complète en cliquant ICI |