Les organisations considèrent la résistance au changement comme un véritable frein à la réussite. Un contexte qui évolue, un projet de transformation, de nouveaux outils… Une équipe refuse de s’adapter ou de s’engager et c’est la survie même d’une organisation qui peut se jouer.
Certains la minimisent et citent la crise sanitaire en exemple : l’effroi et la sidération passés, la plupart d’entre nous ont réussi à expérimenter de nouvelles pratiques organisationnelles en faisant preuve d’un engagement collectif et individuel, voire en adoptant de façon très rapide de nouveaux modes de travail.
Alors pourquoi serait-il si compliqué d’embarquer son équipe dans un projet de transformation numérique ? Pourquoi certains freinent- ils des quatre fers devant la plateforme tout-en-un qu’on leur propose et qui permettrait à chacun de travailler et de collaborer où qu’il soit ? Car c’est oublier bien vite que les étapes du changement consécutives à une perte de repères (à l’image d’un deuil : déni, résistance, abattement, résignation et intégration) ont été puissamment accélérées durant le «grand confinement». N’oublions pas que nous étions en crise (certains ont dit «en guerre»). Il y avait urgence.
Les raisons de la résistance au changement n’ont pas disparu avec le covid-19. La peur de l’inconnu, l’absence de sens, de compétences ou de communication en sont quelques exemples, et viennent souvent percuter sur le terrain (et sur le plateformes collaboratives !) la glorification du travail hybride.
Point d’embarquement d’équipe sans conducteur du changement ni destination. Et pour sonner l’heure du départ, en transmettre l’urgence est généralement un bon levier : c’est ce que suggérait le chercheur en psychologie sociale Kurt Lewin (1890-1947) avec son modèle de conduite du changement en trois étapes, symbolisé par la métaphore du bloc de glace : faire fondre le bloc en développant un sentiment d’urgence (« unfreeze ») pour lui donner ensuite la forme souhaitée (« change ») et le consolider (« refreeze »). Oubliez les GPS : c’est le management qui a les cartes en main !