Fifties, 50 et plus, senior en emploi, génération X’O : quel que soit le nom qu’on leur donne, les salariés expérimentés ne se sentent pas toujours les bienvenus dans l’entreprise. Selon une récente étude de l’Apec, seuls 39% des seniors ont l’impression d’être accompagnés dans leur parcours professionnel et 100.000 cadres de plus de 55 ans sont aujourd’hui inscrits à pôle emploi…
En effet, même si la question des retraites en France n’a pas fini de faire couler de l’encre, un des aspects qui n’a pas été, ou très peu finalement abordé et reste encore tabou, concerne la place des séniors dans les entreprises, trop souvent mis au chômage car jugé trop vieux. Et surtout trop chers. Ce qui est une erreur fondamentale car ils sont la mémoire d’une société et dotés d’une expérience sans égale.
Heureusement que beaucoup d’entreprises conservent leurs séniors et elles sont devenues ainsi de véritables espaces de cohabitation entre générations dans un contexte de carrières plus longues, de modes de travail qui ont beaucoup évolué, des nouvelles perceptions du travail et de son organisation suite à la crise sanitaire.
On serait donc passé du « faire de la place aux jeunes » à « créer les conditions pour garder les séniors employables »… « Les séniors restent une population fidèle à l’entreprise face à des jeunes beaucoup plus volatils, c’est un atout. Et si les jeunes générations sont naturellement plus à l’aise avec la digitalisation, le digital n’est pas forcément un frein, précise Jean-François Izambert, consultant RH, plutôt une question de confiance en soi, de formation et de requalification proposée dans l’entreprise. Il nous faut imaginer une mobilité, et donc de la formation, dès 45 ans afin d’accompagner la seconde partie de carrière, surtout pour les postes à pénibilité physique ou psychosociale. »
Dans un monde où tout change en permanence, il est temps de repenser l’employabilité des séniors, dans un esprit d’opportunités économiques et sociales nouvelles.