Chroniques - Facilities, site du Facility management Chronique

  • Travailler ? Pour quoi faire ?

    Isabelle Marie de Marnix Editrice de Facilities

    Isabelle Marie de Marnix - Facilities, site du Facility management

    C’est une question que beaucoup se posent, parfois dans un moment de lassitude, parfois avec une vraie volonté de réfléchir au sens de nos vies modernes. Travailler est souvent vu comme une obligation, une contrainte quotidienne à laquelle il faut se plier pour gagner sa vie, subvenir à ses besoins – logement, alimentation, habillement – mais aussi financer ses loisirs.

    Selon le philosophe Kant, “l’homme est le seul animal qui doit travailler“, ce qui nous différencie à la fois des autres animaux qui agissent par instinct et des machines qui obéissent à des automatismes. Par le travail, concluait-il, les êtres humains accèdent à la dignité et échappent à l’ennui.

    Mais aujourd’hui, cette vision ne suffit plus à motiver un jeune qui s’apprête à entrer dans la vie active. L’ambition est toujours là, mais la notion de réussite a changé. La carrière linéaire, au sein d’une seule entreprise, de 25 à 65 ans, ne fait plus rêver. Ce qui compte désormais, ce n’est plus l’entreprise en tant que structure, mais la mission qu’elle porte, pourvu qu’elle ait du sens. L’argent garde une certaine importance, surtout dans un contexte d’incertitude sur l’avenir, mais le réflexe « travailler plus pour gagner plus » a perdu de son attrait. Le salaire reste essentiel, mais il n’est plus l’unique moteur.

    Dès qu’il en a la possibilité – par ses études, ses compétences ou ses expériences – le salarié fait valoir ses nouvelles exigences. Il veut que son travail ait du sens, qu’il soit utile, c’est-à-dire qu’il contribue à son échelle, à améliorer la société ou à préserver la planète. Il veut aussi du temps pour lui.

    Dans une économie où l’intelligence artificielle prendra en charge de plus en plus de tâches répétitives, il cherche à déployer sa créativité, considérée désormais comme une nouvelle forme de productivité. Il aspire à davantage d’autonomie, sans pour autant rechercher les responsabilités traditionnelles du pouvoir hiérarchique. En somme, il ne rejette pas le travail : il le réinvente.