Si le bureau n’est pas mort, il n’est pas non plus un endroit où l’on se rend uniquement pour la collaboration. Le Baromètre Actineo signale que 43 % des personnes travaillant dans un open space ont du mal à se concentrer et 48 % souffrent encore du bruit. D’ailleurs, les cabines acoustiques et les petits espaces de travail individuels semi-cloisonnés font recette. Espaces ouverts et aménagements flex ne dispensent pas d’avoir des lieux pour se concentrer, voire s’isoler et se régénérer. Le bureau doit apporter un maximum de confort et de bien-être, garantir la santé des collaborateurs.
On y prend en compte l’ergonomie au poste de travail (bras support-écran, tapis anti-fatigue pour se tenir debout sur les sols durs, etc.) ; les sièges les plus sophistiqués soutiennent les lombaires, les cervicales, permettent de régler accoudoirs, assises, têtières. On y prend aussi en compte la qualité de l’air (pollution et humidité), le rythme circadien avec l’éclairage, on adapte l’ambiance sonore voire olfactive.
L’activity-based working favorise le mouvement d’un espace à un autre, mais les tables assis-debout permettent de changer de posture, de s’adapter à toutes les morphologies et de garder la santé même à son poste de travail, surtout lorsqu’elles sont combinées avec un vélo, un tapis de course ou l’un des nombreux sièges dynamiques.
En bref, les espaces doivent pouvoir se réorganiser facilement en fonction des activités, du format des échanges, et favoriser les brainstorming et les réunions créatives. Il faut accepter que les espaces soient habités, personnalisés, et un peu désordonnés… loin des espaces épurés et zéro papier. Des espaces de liberté. Car c’est ce que nous avons découvert avec le travail hybride, un monde nouveau de libertés.
Nous choisissons où et quand nous travaillons. Les contours des espaces se floutent Le mobilier de bureau se fait caméléon et se fond dans tous les espaces. La technologie (et demain l’IA) contribue à cette liberté.
L’heure est à l’expérimentation dans tous les domaines. Une période aussi perturbante qu’enthousiasmante. L’approche « expérience utilisateur » de l’environnement de travail, qui place l’individu au centre de la conception, se fait-elle au mépris du collectif ?
Ou au contraire, pouvons-nous utiliser le travail hybride comme tremplin pour repenser complètement la façon dont nous collaborons, l’utiliser comme levier pour développer une vision de l’avenir de nos entreprises, et donc de notre société. Va-t-on encore aller plus loin dans le concept de liberté, avec une semaine à 4 jours de plus en plus en cours de réflexion, favorisant à la fois l’équilibre vie privée vie professionnelle et l’économie d’énergie ?