Lundi dernier, la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, a ouvert la première conférence mondiale destinée promouvoir « une approche humaniste » de l’intelligence artificielle (IA).
Les avis sont unanimes. Après la troisième révolution industrielle déclenchée par l’Internet et l’Internet mobile, les technologies de l’intelligence artificielle (IA) associée aux données de masse (big data) préparent une quatrième révolution qui va transformer nos existences et notre futur mais nous ne savons pas encore de quelle façon. C’est pourquoi elle fascine et elle effraie.
De fait, les aspects techniques de l’IA avancent à très grande vitesse tandis que nos environnements juridiques, sociaux et éthiques qui devraient l’encadrer évoluent lentement. Jusqu’où peut aller l’autonomie d’une machine et son pouvoir de décision ? En cas d’accident qui porte la responsabilité ? Qui décide des valeurs inculquées aux machines ? autant de questions sans réponse aujourd’hui et de raisons de s’inquiéter.
«Nous devons entrer dans cette nouvelle ère les yeux grands ouverts et tirer le meilleur parti de l’IA» a déclaré Audrey Azoulay. Le principe directeur de l’intelligence artificielle n’est pas de devenir autonome ou de remplacer l’intelligence humaine. Cependant nous devons veiller à ce que l’IA se développe dans une approche humaniste.»
Chacun de leur côté, les grandes entreprises de l’IA, dont IBM, Facebook, Google, Amazon, Apple et Microsoft, ont lancé une initiative similaire intitulée le « Partnership on AI » visant à « introduire une réflexion éthique sur l’utilisation des algorithmes ». Le Conseil de l’Europe, la Commission européenne, et de nombreux États, dont la France, ont également mis en place ce type de réflexions. Cédric Villani, député LREM et auteur du rapport sur l’intelligence artificielle rendu public il y a un an, a affirmé à ce sujet que « la cible ne doit pas être de définir précipitamment des normes mais d’ouvrir le débat, de confronter les points de vue et de trouver un socle de valeurs communes ».
Le but de l’Unesco est de mettre en place une éthique mondiale de l’IA, qu’elle soit non discriminatoire, inclusive et transparente de façon à ce qu’elle inspire la confiance.