La biodiversité, indispensable à la survie de l’espèce humaine, connait comme le climat, une crise sans précédent.
Comme en matière de dérèglement climatique, la responsabilité de l’espèce humaine dans l’effondrement du vivant non humain est attestée. Parmi les cinq grandes causes identifiées par la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), deux portent la marque de l’urbanisation : la destruction des habitats (changement d’usage des sols) et la surexploitation des ressources (prélèvement de matières premières). Responsable d’un quart des émissions de gaz à effet de serre, le secteur du bâtiment participe aussi au dérèglement climatique, autre facteur d’érosion de la biodiversité. L’urbanisation n’est non plus pas étrangère aux deux autres pressions, que sont l’introduction d’espèces invasives et la pollution.
De nombreuses études attestent en parallèle de l’impact des expériences de nature sur la santé mentale et physique des citadins. Un penchant instinctif pousserait même les êtres humains à entrer en contact avec le vivant : c’est l’hypothèse de biophilie. Des jardins ouvriers du 19e à leur version moderne, les jardins partagés, les expériences relatant les effets positifs d’espaces de nature en ville sur la cohésion sociale sont également nombreuses. La demande sociale est d’ailleurs très forte et ne se dément pas depuis une dizaine d’années : 92% des Français estiment ainsi qu’il n’y a pas assez de nature en ville (NewCorp Conseil, 2018).
En réduisant ses impacts, le secteur du bâtiment peut être « un acteur majeur dans la préservation et la restauration de la biodiversité ». Mieux, il peut combiner le développement de la nature en ville et la lutte contre le dérèglement climatique, au bénéfice de la santé des habitants et de l’émergence d’un nouveau rapport à la nature. Des professionnels de l’immobilier considèrent d’ailleurs la nature comme partie intégrante de la valeur immatérielle des bâtiments (projet Vibeo), qualifiée par certains de « valeur d’usage biophilique ».
L’intégration de la nature à la ville, au quartier et au bâtiment comporte ainsi trois grandes dimensions : écologique, servicielle et sociale, en favorisant le développement d’un nouveau contact avec le vivant, concourant au bien-être individuel.