Dans les cahiers des charges des projets d’aménagement, il est généralement précisé que la communication mettra l’accent sur la qualité accrue de l’environnement de travail qui sera plus confortable et, conséquence annexe, plus efficace.
Mais depuis quelques lunes déjà, une promesse d’une nouvelle essence a fait son apparition : celle du bien-être. La recherche du confort, de la fonctionnalité, de l’ergonomie n’est plus suffisante. Avec la promesse du bien-être, on quitte le monde de l’objectif pour celui du subjectif, on échange du quantitatif pour du qualitatif. Certains vont même jusqu’à évoquer la possibilité du bonheur au travail, associant hardiment deux mots aux acceptions fondamentalement antinomiques, du moins selon notre bonne vieille morale judéo-chrétienne.
L’avantage du concept de bien-être, c’est que sa définition ne figure pas au code du travail ni dans aucun texte réglementaire en vigueur. Le dictionnaire Robert précise que le bien-être se traduit par l’aise, la béatitude, le contentement, la félicité, le plaisir, la quiétude, la satisfaction. Tous substantifs que, vous en conviendrez, l’on utilise assez rarement quand on parle bureaux.
D’autant, qu’une fois le bien-être décrété par le concepteur/employeur, il revient au contradicteur/utilisateur de faire la démonstration de son mal-être. Car, si le bien-être se ressent, le mal-être se prouve !
Pour parler en termes marketing, la promesse, produit du bien-être, reste bien floue. Tout cela ne poserait pas problème, si ce nouveau bien-être subjectif était un plus, fourni gracieusement, comme un smartphone lorsque vous souscrivez un abonnement téléphonique ; or, fréquemment, il semble plutôt être une compensation pour la disparition de partie de notre vieux bien-avoir objectif, un troc asymétrique.