Chroniques - Facilities, site du Facility management Chroniques

  • Bâtiment et biodiversité : habiter la nature ?

    Pierre Darmet, Dir. Marketing Les Jardins de Gally & Vice-Président - CIBI

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    La biodiversité, indispensable à la survie de l’espèce humaine, connait comme le climat, une crise sans précédent.
    Comme en matière de dérèglement climatique, la responsabilité de l’espèce humaine dans l’effondrement du vivant non humain est attestée. Parmi les cinq grandes causes identifiées par la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), deux portent la marque de l’urbanisation : la destruction des habitats (changement d’usage des sols) et la surexploitation des ressources (prélèvement de matières premières). Responsable d’un quart des émissions de gaz à effet de serre, le secteur du bâtiment participe aussi au dérèglement climatique, autre facteur d’érosion de la biodiversité. L’urbanisation n’est non plus pas étrangère aux deux autres pressions, que sont l’introduction d’espèces invasives et la pollution.
    De nombreuses études attestent en parallèle de l’impact des expériences de nature sur la santé mentale et physique des citadins. Un penchant instinctif pousserait même les êtres humains à entrer en contact avec le vivant : c’est l’hypothèse de biophilie. Des jardins ouvriers du 19e à leur version moderne, les jardins partagés, les expériences relatant les effets positifs d’espaces de nature en ville sur la cohésion sociale sont également nombreuses. La demande sociale est d’ailleurs très forte et ne se dément pas depuis une dizaine d’années...
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  • Achats : comment se réinventer face aux défis économiques et RSE ?

    Aurélie Fort - Dir. technique - FM & Immobilier et, Delphine Gilet – Dir. Offre Achats Responsables chez EPSA

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    La chaîne des achats fait aujourd'hui face à un enjeu de taille : celui de replacer l'humain et l'environnement au cœur de son activité. Le triptyque prix, délais, service/qualité à lui seul ne permet plus de décrire la performance et le monitoring des achats. Il est désormais nécessaire de prendre en compte l’impact de tous les enjeux RSE dans nos activités. Cette évolution entraîne une refonte des stratégies d’entreprise et des interactions entre les différents acteurs pour réconcilier l’ensemble des objectifs économiques, environnementaux, sociaux et sociétaux fixés par les directions respectives. Tout cela, en optimisant la qualité opérationnelle, la performance, les innovations ainsi que la continuité optimale et pérenne de l’activité.

    Bien que non certifiante, la norme ISO 20400 donne des lignes directrices pour répondre à cette approche :

    • Mettre en place une gouvernance permettant de refléter les engagements collectifs et donner une cohérence dans les actions mises en place.
    • Prendre en considération les sujets environnementaux récurrents pour tout type d’achat : la prévention de la pollution, la protection de l'environnement, la biodiversité, l’utilisation responsable des ressources…
    • S’assurer que ses fournisseurs garantissent des conditions et des relations de travail éthiques et saines pour leurs collaborateurs…
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  • Télétravail : trois ans après le premier confinement, quelles tendances perdurent ?

    Hélène Picard, Assistant Professor et , Fiona Ottaviani, Associate Professor of Economics à GEM

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    L’épisode de télétravail subi au printemps 2020 a laissé des traces indéniables dans les vécus mais aussi dans les attentes des salariés. Des recherches récentes, menées dans la métropole grenobloise sur 52 salariés, durant et après le confinement, ont clairement établi que ces transformations impactent et bénéficient de façon très différenciée aux salariés, mettant en évidence des inégalités très fortes entre femmes et hommes : la santé mentale et bien-être, la répartition du travail domestique et de la charge mentale, l’emploi, le temps de travail ou encore le revenu. Elles font aussi ressortir des inégalités de nature plus socioéconomiques. Les salariés semblent avoir adopté plutôt facilement le télétravail, même si la question du lien social interroge : plus de 55 % des personnes considèrent qu’elles sont clairement plus efficaces en télétravail. Elles apprécient la flexibilité des horaires, ne plus avoir à faire le trajet domicile-travail et disent réussir à bien articuler leur vie personnelle et professionnelle ; toutefois, 33 % des personnes ont un domicile mal agencé pour le télétravail ; seulement 16 % disposent ainsi d’un bureau dédié dans leur logement ; en outre, 62 % des personnes expriment aussi des difficultés concernant le maintien de leurs liens sociaux même si elles apprécient en majorité de ne plus être dérangées par diverses sollicitations. Le lieu de vie peut donc être une ressource de l’activité professionnelle mais aussi un obstacle, notamment pour ceux qui ont des espaces de vie précaires...

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  • Complexification !

    Jean-Paul Fournier, Journaliste et ancien rédacteur en chef d'Office et Culture

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    Jusqu’à la fin des années 1990, les espaces de bureaux étaient classés en deux grandes catégories selon leur aménagement : ouverts (ou en open space…) ou bien fermés, c’est-à-dire à l’ancienne, avec des couloirs, des portes, et des noms sur les portes. Aujourd’hui, les bureaux sont dits agiles, flexibles, en activity-based, hybrides, en libre-service, ludiques, en coworking, en corpoworking, etc. La liste des qualificatifs ne cesse de s’allonger, ceux-ci suggérant généralement les modes (et les modalités) du travail, que ce soit individuellement ou en groupe/équipe.

    Ce glissement sémantique reflète la fin de l’époque où l’on se contentait de distinguer les cols blancs des cols bleus, les cadres des employés, et les titulaires des intérimaires. Il s‘agissait de fournir à chaque salarié un poste de travail correspondant à sa position dans l’organigramme et à sa fonction dans l’entreprise et où, bien sûr, sa hiérarchie pourrait le surveiller et s’assurer à tout moment de sa présence et de son ardeur au travail. Les décisions en matière d’aménagement se limitaient à des sujets essentiellement techniques tels que l’infrastructure technique (informatique notamment), le type de cloisons et de mobilier ou l’éclairage.

    Dorénavant, avant d’aborder ce genre de détails pratiques, les équipes de conception doivent s’assurer qu’elles partagent avec les utilisateurs une vision commune de leur environnement de travail. Il ne s’agit plus uniquement de réduire les coûts ou de choisir les couleurs les finitions et les matériaux du moment, mais de réfléchir sur des sujets tels que stratégie, objectifs, flexibilité, réversibilité, durabilité, attractivité, ergonomie, bien-être et, bien sûr, de mesurer ex post la satisfaction des collaborateurs. Un simple copier-coller d’un modèle existant ne suffit plus...

       
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  • Mobilité verte : avec quelle énergie et à quel prix ?

    Olivier Koch, Directeur France, EasyPark

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    Malgré un vote du parlement européen en juin dernier sur l’interdiction à la vente des véhicules thermiques neufs d’ici 2035, l’Allemagne a refusé début mars 2023, et ce contre toute attente de signer le texte, mettant en avant des délais intenables pour mettre son industrie aux normes. La France a réaffirmé son intérêt à poursuivre sur la voie des véhicules électriques, avec la volonté d’en produire plus de 2 millions d’ici à 2030. Est-ce réalisable ? Et si oui, quelles sources d’énergie pour y arriver ? Un grand nombre de voix s’élèvent sur la place des véhicules 100% électriques au sein des mobilités vertes : les matériaux utilisés pour la fabrication sont bien souvent eux-mêmes extrêmement polluants avec la production des batteries et leur recyclage. Autre point important dans une conduite de changement : le prix d’un véhicule électrique reste élevé (plus de 16.000 euros en entrée de gamme lorsqu’un véhicule thermique neuf coûte 10.000 euros). Est-ce que les aides actuelles de l’état peuvent suffire à encourager les Français à changer de véhicules ? On parle tout de même de plus de 60 % du parc automobile à changer… Les mesures écologiques sont régulièrement jugées comme punitives envers les plus modestes n’ayant pas les moyens de s’équiper pour échapper aux sanctions...

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