L’influence de l’homme sur la planète ne fait plus de doute. La croissance des biens tangibles en nombre, avec celle des déchets et des émissions de CO2, ne peut pas être infinie. Il faut sortir des valeurs limitées aux échanges et soutenir les activités capables de maintenir, de faire durer, d’étendre les usages.
Assurer le « soin des choses » reste pourtant moins noble que innover, fabriquer ou même réparer. La maintenance est « bien souvent un "sale boulot" réservé à une frange mal considérée de la population ». C’est un des points de départ de l’ouvrage de Jérôme Denis et David Pontille ; Le soin des choses ; Politiques de la maintenance, aux Editions La Découverte, Terrains Philosophiques, Oct. 2022.
Les auteurs éclairent les caractéristiques et les compétences particulières qu’exige la maintenance. C’est une activité complexe telle que « rien ne se passe » mais constamment, au rythme d’une infinie répétition pour « gérer le normal ».
C’est une attention à l’utilisation et à ce que requièrent les usages. C’est affaire de perception des fragilités avant d’en faire l’expérience. C’est en permanence une activité de transformation de l’état des choses.
Un chapitre discute le rapport au temps du travail de maintenance, pour déterminer ce qui mérite d’être « prolongé » sur la durée, parfois dans la recherche d’une éternité impossible, parfois dans un prolongement, toujours pour ralentir et obtenir une permanence dans l’existence des choses. Pour être performants, les professionnels de la maintenance se comportent en connaisseurs attachés aux réels, fragiles et récalcitrants, et non à un idéal théorique, atemporel et hors sol. L’ouvrage en signale enfin les espaces de conflits de propriété et de tensions entre les mainteneurs utilisateurs et les producteurs qui leur imposent des limitations, de peur de perdre la main ou accélérer l’obsolescence.
Les auteurs analysent la maintenance de « choses » tangibles ; les voitures Mustang, les signalisations du métro, l’horloge du Panthéon, des tableaux et des monuments, des cathédrales à la dépouille de Lénine…. Centrée sur un service au service des choses, cette lecture élève le travail de maintenance au rang d’une éthique et d’un art...
L’influence de l’homme sur la planète ne fait plus de doute. La croissance des biens tangibles en nombre, avec celle des déchets et des émissions de CO2, ne peut pas être infinie. Il faut sortir des valeurs limitées aux échanges et soutenir les activités capables de maintenir, de faire durer, d’étendre les usages.
Assurer le « soin des choses » reste pourtant moins noble que innover, fabriquer ou même réparer. La maintenance est « bien souvent un "sale boulot" réservé à une frange mal considérée de la population ». C’est un des points de départ de l’ouvrage de Jérôme Denis et David Pontille ; Le soin des choses ; Politiques de la maintenance, aux Editions La Découverte, Terrains Philosophiques, Oct. 2022.
Les auteurs éclairent les caractéristiques et les compétences particulières qu’exige la maintenance. C’est une activité complexe telle que « rien ne se passe » mais constamment, au rythme d’une infinie répétition pour « gérer le normal ».
C’est une attention à l’utilisation et à ce que requièrent les usages. C’est affaire de perception des fragilités avant d’en faire l’expérience. C’est en permanence une activité de transformation de l’état des choses.
Un chapitre discute le rapport au temps du travail de maintenance, pour déterminer ce qui mérite d’être « prolongé » sur la durée, parfois dans la recherche d’une éternité impossible, parfois dans un prolongement, toujours pour ralentir et obtenir une permanence dans l’existence des choses. Pour être performants, les professionnels de la maintenance se comportent en connaisseurs attachés aux réels, fragiles et récalcitrants, et non à un idéal théorique, atemporel et hors sol. L’ouvrage en signale enfin les espaces de conflits de propriété et de tensions entre les mainteneurs utilisateurs et les producteurs qui leur imposent des limitations, de peur de perdre la main ou accélérer l’obsolescence.
Les auteurs analysent la maintenance de « choses » tangibles ; les voitures Mustang, les signalisations du métro, l’horloge du Panthéon, des tableaux et des monuments, des cathédrales à la dépouille de Lénine…. Centrée sur un service au service des choses, cette lecture élève le travail de maintenance au rang d’une éthique et d’un art :
« Maintenir consiste bien à faire exister les choses plutôt qu’à veiller à leur simple perpétuation (…) et parce qu’elle est toujours incertaine (cette participation active), se nourrit de doutes et d’ajustements, d’improvisation et de fluctuations, elle est (…) affaire de danse (p 300) ».
Cette recherche nous parle aussi de la maintenance qu’opère les services multi techniques ou l’accueil pour les usages des espaces, de la préservation des biens et des hommes par la sécurité, de l’entretien et de l’extension des potentiels de santé et de socialité par la propreté ou l’alimentation des occupants… Cet ouvrage éclaire les professionnels, clients et prestataires des métiers de la filière des services aux environnements de travail, première en effectifs et pourtant toujours « invisible ».
A lire !