Chroniques - Facilities, site du Facility management Chroniques

  • Télétravail : trois ans après le premier confinement, quelles tendances perdurent ?

    Hélène Picard, Assistant Professor et , Fiona Ottaviani, Associate Professor of Economics à GEM

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    L’épisode de télétravail subi au printemps 2020 a laissé des traces indéniables dans les vécus mais aussi dans les attentes des salariés. Des recherches récentes, menées dans la métropole grenobloise sur 52 salariés, durant et après le confinement, ont clairement établi que ces transformations impactent et bénéficient de façon très différenciée aux salariés, mettant en évidence des inégalités très fortes entre femmes et hommes : la santé mentale et bien-être, la répartition du travail domestique et de la charge mentale, l’emploi, le temps de travail ou encore le revenu. Elles font aussi ressortir des inégalités de nature plus socioéconomiques. Les salariés semblent avoir adopté plutôt facilement le télétravail, même si la question du lien social interroge : plus de 55 % des personnes considèrent qu’elles sont clairement plus efficaces en télétravail. Elles apprécient la flexibilité des horaires, ne plus avoir à faire le trajet domicile-travail et disent réussir à bien articuler leur vie personnelle et professionnelle ; toutefois, 33 % des personnes ont un domicile mal agencé pour le télétravail ; seulement 16 % disposent ainsi d’un bureau dédié dans leur logement ; en outre, 62 % des personnes expriment aussi des difficultés concernant le maintien de leurs liens sociaux même si elles apprécient en majorité de ne plus être dérangées par diverses sollicitations. Le lieu de vie peut donc être une ressource de l’activité professionnelle mais aussi un obstacle, notamment pour ceux qui ont des espaces de vie précaires...

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  • Complexification !

    Jean-Paul Fournier, Journaliste et ancien rédacteur en chef d'Office et Culture

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    Jusqu’à la fin des années 1990, les espaces de bureaux étaient classés en deux grandes catégories selon leur aménagement : ouverts (ou en open space…) ou bien fermés, c’est-à-dire à l’ancienne, avec des couloirs, des portes, et des noms sur les portes. Aujourd’hui, les bureaux sont dits agiles, flexibles, en activity-based, hybrides, en libre-service, ludiques, en coworking, en corpoworking, etc. La liste des qualificatifs ne cesse de s’allonger, ceux-ci suggérant généralement les modes (et les modalités) du travail, que ce soit individuellement ou en groupe/équipe.

    Ce glissement sémantique reflète la fin de l’époque où l’on se contentait de distinguer les cols blancs des cols bleus, les cadres des employés, et les titulaires des intérimaires. Il s‘agissait de fournir à chaque salarié un poste de travail correspondant à sa position dans l’organigramme et à sa fonction dans l’entreprise et où, bien sûr, sa hiérarchie pourrait le surveiller et s’assurer à tout moment de sa présence et de son ardeur au travail. Les décisions en matière d’aménagement se limitaient à des sujets essentiellement techniques tels que l’infrastructure technique (informatique notamment), le type de cloisons et de mobilier ou l’éclairage.

    Dorénavant, avant d’aborder ce genre de détails pratiques, les équipes de conception doivent s’assurer qu’elles partagent avec les utilisateurs une vision commune de leur environnement de travail. Il ne s’agit plus uniquement de réduire les coûts ou de choisir les couleurs les finitions et les matériaux du moment, mais de réfléchir sur des sujets tels que stratégie, objectifs, flexibilité, réversibilité, durabilité, attractivité, ergonomie, bien-être et, bien sûr, de mesurer ex post la satisfaction des collaborateurs. Un simple copier-coller d’un modèle existant ne suffit plus...

       
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  • Mobilité verte : avec quelle énergie et à quel prix ?

    Olivier Koch, Directeur France, EasyPark

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    Malgré un vote du parlement européen en juin dernier sur l’interdiction à la vente des véhicules thermiques neufs d’ici 2035, l’Allemagne a refusé début mars 2023, et ce contre toute attente de signer le texte, mettant en avant des délais intenables pour mettre son industrie aux normes. La France a réaffirmé son intérêt à poursuivre sur la voie des véhicules électriques, avec la volonté d’en produire plus de 2 millions d’ici à 2030. Est-ce réalisable ? Et si oui, quelles sources d’énergie pour y arriver ? Un grand nombre de voix s’élèvent sur la place des véhicules 100% électriques au sein des mobilités vertes : les matériaux utilisés pour la fabrication sont bien souvent eux-mêmes extrêmement polluants avec la production des batteries et leur recyclage. Autre point important dans une conduite de changement : le prix d’un véhicule électrique reste élevé (plus de 16.000 euros en entrée de gamme lorsqu’un véhicule thermique neuf coûte 10.000 euros). Est-ce que les aides actuelles de l’état peuvent suffire à encourager les Français à changer de véhicules ? On parle tout de même de plus de 60 % du parc automobile à changer… Les mesures écologiques sont régulièrement jugées comme punitives envers les plus modestes n’ayant pas les moyens de s’équiper pour échapper aux sanctions...

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  • Baromètre des DRH 2023 : Nous sommes entrés dans une ère nouvelle !

    José-Marie Jaeger, Dirigeant ABV Group - Conseil en management stratégique

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    La 8e édition du Baromètre des DRH réalisée par ABV Group en partenariat avec WTW et RH&M, marque une ère nouvelle dans les priorités et les pratiques des DRH.
    Cette année, les DRH ne parlent plus de la crise sanitaire ; la page est tournée. C’est plutôt une bonne nouvelle, mais on peut se poser la question de savoir si les entreprises et les DRH en ont tiré tous les enseignements.
    Deuxième observation, le télétravail n’est plus un sujet ; il est devenu une norme dans l’organisation de l’entreprise. Les DRH ont bien maîtrisé ce bouleversement organisationnel et ont su établir les règles afin de satisfaire les attentes des salariés et assurer le bon fonctionnement des services.
    Troisième observation, les DRH étaient globalement optimistes en 2022 sur l’avenir, il faut reconnaître qu’ils ne se sont pas trompés. Écoutons-les pour 2023 : ils sont prudents, mais abordent cette année avec détermination pour réussir le changement.
    Le changement devient permanent. En 2023, il est dans tous les esprits pour mieux...
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  • L’inexorable remontée de la maintenance dans la chaine de valeur

    Xavier Baron, Membre fondateur et coordinateur CRDIA

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    L’ère de l’industrie a succédé au XIXème siècle à celle de l’agriculture. L’ère des services et de la maintenance est déjà engagée dans ce XXIème siècle. La valeur, le prix que l’on est prêt à payer, se déplace déjà d’un pouvoir d’acquisition à un pouvoir d’utilisation. La valeur est de moins en moins cristallisée dans le support physique, l’objet, l’équipement, le bâti…, elle est de plus en plus accessible dans l’usage. C’est déjà le cas des espaces et des lieux de travail dont les occupants sont de moins en moins propriétaires.
    La maintenance, discrète et moins noble que la production/construction, est promise à un bel avenir. Elle accède au premier plan de la chaine de valeur comme le montrent par exemple les effets catastrophiques d’un relâchement de l’entretien sur nos infrastructures de santé ou sur l’indisponibilité de 30 réacteurs nucléaires, parce que mal ou trop tardivement entretenus.
    Les technologies, la servicialisation et les enjeux écologiques expliquent l’évolution historique des emplois de l’industrie manufacturière ; de 24,5% de la population active employée en 1974 à quelques 11,5% aujourd’hui (2 745 000 salariés en 2020). En comparaison, les services aux environnements de travail représentent à eux seuls 1,4 millions de travailleurs en 2022.
    Bien sûr, les productions immatérielles de services seront toujours dépendantes des supports physiques ; infrastructures et énergie, câbles sous-marins et satellites, constructions et bâtis (dont les espaces de travail), les véhicules de transports et de mobilité, les centres serveurs… L’économie des services et de la connaissance consomme donc aussi des ressources et émet du carbone, mais elle peut croître, en valeur et en usages, sans saturer les espaces par les biens tangibles, sans accélérer nécessairement la crise climatique ou l’effondrement systématique de la biodiversité...
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