Chroniques - Facilities, site du Facility management Chroniques

  • JO 2024 : sortie de route ou virage historique vers le transport de demain ?

    Quentin Dampierre, Directeur Général Adjoint de TopChrono

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    Pendant les Jeux Olympiques, Paris et sa région seront la vitrine internationale du sport. Cependant, cet événement d’envergure présente des défis logistiques majeurs, notamment en matière de circulation dégradée et de restrictions d’accès. Le risque est bien réel de voir les commerces et les entreprises de Paris paralysés car coupés de leurs flux de transport habituels. La sortie de route nous attend, si les pouvoirs publics comme les transporteurs ne soignent pas davantage leurs trajectoires.

    Un des principaux leviers pour les transporteurs, poussé par les pouvoirs publics et la préfecture de police, est l’expansion de l’utilisation des vélos cargos qui, tout en offrant une meilleure accessibilité aux centres urbains, zones congestionnées et bientôt inaccessibles aux véhicules motorisés, représente  un mode de livraison plus respectueux de l’environnement.

    Cependant, la transition vers le vélo-cargo n’est pas aussi simple qu’elle n’y paraît. Elle représente bien plus qu’un simple changement de véhicule, et nécessite en réalité un système logistique complexe et intégré, comprenant la mise en place de hubs de distribution spécialisés, où les cargaisons peuvent être reconditionnées pour le transport à vélo. Des ateliers de réparation dédiés pour maintenir les flottes en bon état de fonctionnement doivent être montés. Elle implique aussi une évolution radicale de la politique RH de l’entreprise, entre les profils de recrutement, les méthodes de formation ou la rémunération des salariés.

    Néanmoins, la livraison en vélo-cargo (la “cyclo-logistique”) n’est pas la réponse unique aux défis de la livraison de demain, malgré la vision idyllique de certains acteurs. La cyclo-logistique est très adaptée pour une livraison standard, un colis léger partant d’un entrepôt centralisé et à destination d’une zone urbaine densément peuplée avec une exigence de service à la livraison limitée à “Sourire, Bonjour, Au Revoir, Merci” (SBAM).

    Les entreprises ont des besoins de transport et logistique bien plus complexes, impliquant plusieurs types de marchandises (volumineuses, fragiles, température dirigée, etc.), ainsi qu’une diversité des points d’enlèvement et de livraison reliant le cœur de Paris, sa banlieue, la France et le reste du monde. La cyclo-logistique ne deviendra une option crédible pour les entreprises qu’au sein d’un ensemble de moyens de transport et de logistique intégrés et modulaires, pensé pour la diversité des flux de livraison.

    Que ce soit dans le cadre des JO ou bien des futures réglementations urbaines, ...

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  • Stop aux indicateurs pastèques dans les services

    Xavier Baron, Chercheur intervenant BCRH et Coordinateur CRDIA

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    Les indicateurs sont utiles…, quand ils indiquent !

    Dans les services « soft » aux environnements de travail, relationnels et immatériels, on sait tous que l’écart est grand entre ce que les KPIs (Key Performance Indicator) « chiffrent » et la mesure de la valeur produite dans le réel (aléas, variabilité). La propreté,  la sécurité, l’accueil…, sont des grandeurs sans dimensions.

    Le problème n’est cependant pas dans les indicateurs, mais dans leurs usages. Quand ils sont accrochés par contrats à des bonus ou des malus, à des exigences de conformité à des résultats non définissables, quand ils nourrissent la défiance et des menaces de pénalité, quand ils sont supports de jugement par des acteurs en cockpit management éloignés du terrain… ils n’indiquent plus. Ils invisibilisent au contraire le travail réel. Parfois ils jugent et condamnent même, de loin et sur la foi de métriques évidemment lacunaires !

    On assiste alors très régulièrement à un jeu de dupes. Confrontés à des injonctions technocratiques de reporting vécues comme « pathologiques », les opérationnels alimentent les systèmes sur un mode « thérapeutique ». Face à un risque d’invisibilisation de leur travail du fait d’une gestion PAR les indicateurs, ils répondent par une gestion DES indicateurs. Ils s’arrangent pour que les indicateurs soient accompagnés de smileys souriants et verts. Ils les transforment en indicateurs « pastèques » (rouge dedans et vert dehors).

    Ils ne le font pas pour le plaisir de tricher. Les acteurs de terrain sont comptables de la pertinence, de l’utilité, des finalités d’un travail qui les met « au service des autres ». Ils le font pour respecter le sens même de leur travail et restaurer leurs marges de manœuvre. Quand les tableaux sont verts, « on » les laisse travailler. On peut en sourire, mais ces jeux sont produits pas la défiance, ils l’alimentent en retour. Il sont délétères sur la durée...

     
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  • Les valeurs de l’olympisme : pensez-y !

    Philippe Rodet, Ancien médecin urgentiste, fondateur du cabinet Bien-être et

     - Facilities, site du Facility management Les valeurs de l’olympisme semblent peu diffuser en France actuellement… Lorsque l’on parle des Jeux Olympiques qui arrivent, on sent rarement un enthousiasme débordant ; nombre de personnes voyant davantage les difficultés potentielles (coût financier, craintes en matière de sécurité…) qu’un moyen de voir rayonner les valeurs de l’olympisme dans notre pays. Et cependant, les valeurs de l’olympisme sont plus que jamais nécessaires… Les trois valeurs de l’olympisme, à savoir l’amitié, le respect et l’excellence sont plus que jamais nécessaires. L’amitié est ce qui permet aux personnes de réussir ensemble parce que ce qui les unit est plus fort que ce qui les différencie. « Si tu diffères de moi mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis » disait Antoine de Saint-Exupéry. Le respect est ce qui permet à des personnes différentes de se considérer et de...
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  • "Nous n'avons plus d'excuses " (2/2)

    Stanislas Pottier, Président de l'Association BBCA

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    Lors de la précédente newsletter, il a été constaté l'urgence de s'engager dans des stratégies bas carbone ambitieuses face aux dérèglements climatiques et une réglementation qui se durcit.

    Ce contexte renforce le rôle stratégique, l’utilité, le bien-fondé de l’Association BBCA qui développe des méthodes de mesure de l’empreinte carbone et des labels destinés à chaque typologie de bâtiment (neuf, rénovation, exploitation), quelle que soit sa destination (quartier, hôtel, commerce).

    Plus de 600 opérations immobilières sont engagées dans une labellisation d’exemplarité carbone BBCA, représentant 4 millions de m2.

    Forte de ces précieux actifs, l’Association BBCA a pris le chemin de l’Europe avec la création de la Low Carbon Building Initiative (LCBI), le premier label bas carbone européen. Unique, ce label s’appuie sur une méthodologie inédite qui propose d’harmoniser la pratique de l’ACV des 8 pays impliqués à ce jour.

    Elle fixe une trajectoire claire pour les maîtres d’ouvrage et leur permet de progresser dans la mesure de l’empreinte carbone de leur patrimoine bâti sur tout son cycle de vie.

    Les engagements en faveur du zéro émission nette doivent être étayés par des mesures crédibles. C’est une révolution industrielle mondiale qui nécessite un changement de gouvernance des entreprises, une remise en cause des procédés de fabrication et des modes de transports, ainsi qu’une modification des usages. Cet investissement colossal vise une réduction des émissions sans toutefois augmenter la valeur d’usage. « Tout ça pour ça », diront certains. Mais le climat exige une vision commune, partagée par tous, un passage à l’acte immédiat...

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  • "Nous n'avons plus d'excuses " (1/2)

    Stanislas Pottier, Président de l’Association pour le développement du Bâtiment

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    C’est un fait avéré. Le bâtiment est responsable de plus du quart des émissions carbone en Europe. Il est par conséquent devenu vital de s’engager dans des stratégies bas carbone ambitieuses.

    L'enjeu est triple. Les professionnels du secteur doivent agir sur la limitation des émissions, du captage et du stockage du carbone déjà présent dans l’atmosphère. Un autre impératif concerne l’adaptation aux dérèglements/réchauffement climatiques que nous ne pourrons éviter.

    En France et en Europe, les investisseurs exigent désormais la mise en œuvre de critères d’efficacité carbone et de plans de transition. Foncières cotées, sociétés de gestion immobilière ou investisseurs institutionnels doivent répondre à des dispositifs de reporting de plus en plus exigeants en matière d’impact sur le climat, de même qu’à une pression croissante de leurs clients et de la société en général.  L’appréciation de la valeur d’une entreprise intègre désormais sa performance environnementale et sociale, avec une priorité accordée à la performance climat.

    Une évolution dont les conséquences se répercuteront aussi sur l’assurabilité des bâtiments, autre enjeu stratégique de ces prochaines décennies !

    Nous n’avons plus d’excuse. Les solutions techniques alternatives existent pour une urbanisation plus responsable : sobriété de la conception, utilisation de matériaux bas carbone et biosourcés, réemploi, recyclage, circuits courts, … permettent un bâti plus performant, limitent les consommations énergétiques et engendrent une fin de vie plus vertueuse (plus de rénovation, moins de déchets, …).

    Comment on s’organise ? Nous devons inventer une nouvelle économie politique, une économie de « guerre » au sens où la contrainte extérieure surdétermine nos choix dans un contexte géopolitique et géoclimatique tendu : la rareté, la sobriété, le carbone. Et accepter des rendements moins élevés...

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