Début juin, les 400 ppm de CO2 dans l’atmosphère ont été dépassées. Cela signifie que la teneur en CO2 augmente, les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent, la consommation d’énergies fossiles continue. Pour éviter un emballement climatique aux conséquences tragiques, il faudrait stabiliser ce taux de CO2, c’est-à-dire cesser d’en émettre – et pour conserver un climat inchangé, il faudrait inverser la tendance : restocker du CO2 pour revenir à 280 ppm.
Pour le moment, les émissions de gaz à effet de serre n’ont que peu d’incidences sur la plupart des habitants de l’OCDE.
D’une part, c’est l’inertie climatique qui joue : l’effet tampon des océans, qui ralentissent le réchauffement comme un ressort qui amortit un choc. Mais quand le choc dépasse la capacité de résistance du ressort, alors le choc est reçu.
D’autre part, la présence de CO2 dans l’atmosphère dépend de la photosynthèse, soit, de la capacité des végétaux à fabriquer des branches, des feuilles à partir du CO2 de l’air. Or la biosphère se dégrade et avec elle la capacité des plantes à absorber le CO2 émis, augmentant d’autant le taux de CO2.
Pourtant, les négociations sur le climat progressent, les entreprises réduisent leurs émissions. Mais ces efforts ne sont pas suffisants.
Réparer le climat est toujours d’actualité mais il ne faut pas se leurrer : le changement climatique est déjà en action. Nous aurons les inondations, les dérèglements et les réfugiés. Il faut se préparer à des modifications des conditions de vie, anticiper ces changements et s’y adapter.
Le changement climatique et l’adaptation à celui-ci posent la question de la capacité à décider ensemble. La prise de conscience ne se fait qu’en état de choc. Or les événements extrêmes qui induisent ces états de choc sont répartis dans le temps et dans l’espace : une inondation ici, une sécheresse là, une tempête ou un ouragan ailleurs. La prise de conscience sera toujours partielle : il est donc vain d’attendre un consensus majeur pour décider efficacement d’agir.