Si l’on ajoute à cela que de plus en plus d’organisations – selon le modèle des GAFA – entendent faire de leurs locaux un véritable atout en matière de marque employeur, l’espace est plus que jamais un enjeu stratégique majeur.
La littérature scientifique a établi l’impact positif que les relations informelles au travail ont sur le sentiment d’appartenance à l’entreprise (source de motivation), et par-là même sur l’engagement. Elles permettent plus de collaboration entre les services et favorisent l’innovation. Il est donc important d’en maintenir la pratique. Or, avec des bureaux dépersonnalisés, les rituels de rencontre risquent d’être cassés par les changements quotidiens de localisation de chacun. Il en va de même avec l’absence de territorialisation.
Sans aller affirmer que «le bureau de demain n’est plus qu’un lieu de passage» comme l’ont fait Iavena et Adam dans un article publié en 2017[1], force est de constater que les indicateurs pointent vers davantage de despatialisation du travail. Comment les entreprises peuvent-elles préserver la vie sociale et éviter que leurs locaux se confondent avec ceux d’un tiers-lieux anonyme ? La réponse est à chercher vers le Facility Management.
En effet, avec cette évolution, les prestataires seront de facto plus présents dans l’entreprise que ses propres salariés, de par la nature même des services qu’ils proposent en accueil, sécurité, restauration, maintenance et propreté. Or, leurs connaissances de cet environnement qu’ils fréquentent plusieurs heures par jour et auquel ils contribuent, constituent un atout majeur pour conserver un lien fort entre espace et employés du site client.
Ce changement de paradigme spatial et organisationnel est l’occasion d’actualiser les pratiques du Facility et refondre l’offre. Les processus actuels montrent des failles qui paraissent impossibles à combler si le système n’évolue pas (turn-over excessif, abandons de poste, démotivation, qualité servicielle difficile à maîtriser, etc.). Cette nouvelle approche pourrait aussi valoriser la profession – et par-là même son attractivité – et donner un sens nouveau à la mission.
[1] L’immobilier à l’épreuve du numérique : du bureau attribué au bureau de demain