Au « forceps », « à l’arraché », « in extremis »… les
termes utilisés dans les médias traduisent les difficultés rencontrées pour
aboutir à un accord de « flexisécurité » signé vendredi soir par le
patronat et trois syndicats sur cinq. Indispensable,
pour répondre au manque de compétitivité des
entreprises et lutter contre le chômage, cette réforme du marché du
travail l’était également pour maintenir la
confiance des marchés et de la Commission européenne.
Comme toute négociation, cet accord fût le fruit d’un compromis,entre les exigences
des employeurs et celles des salariés.
Taxation des CDD, généralisation d’une complémentaire santé contre possibilité de
baisser les salaires et/ou temps de travail dans les entreprises en difficulté ¦
mesures qui donnent une plus grande liberté d’action aux entreprises qui
veulent se restructurer avec en contre-partie d’autres qui renforcent la
protection des salariés.
Mais le dispositif est loin de faire
l’unanimité. Il n’est pas certain que » cela soit bénéfique en termes de
création d’emplois, surtout dans une période où la conjoncture est très
dégradée , explique Eric Heyer, de l’Observatoire français des
conjonctures économiques. A l’heure actuelle, la flexibilité risque encore
d’augmenter le taux de chômage : les entreprises, au lieu de faire appel à des
CDD plus coûteux, pourraient augmenter le temps du travail des salariés en
place. Ou, comme le souligne Stéphane Lardy (FO), favoriser le recours aux
intérimaires puisqu’ils ne sont
pas soumis à taxation.
Mais avant d’entrer en vigueur, le projet d’accord doit d’abord faire l’objet d’une
ratification par le Parlement qui ne devrait pas aboutir avant fin Mai.