Le constat fait par la quasi-totalité des entreprises de services à l’immobilier et aux occupants est inquiétant : nos ressources humaines de production se réduisent chaque jour davantage.
Pour le vérifier, il suffit de sonder les entreprises de maintenance et d’exploitation : elles recherchent, sans délai, plusieurs dizaines de milliers de techniciens et de factotums. Même constat dans le secteur de la propreté où il manque déjà cinquante mille salariés ou encore dans celui de la sécurité/sûreté où il faudrait recruter vingt-cinq mille salariés à très brève échéance, pour les Jeux de 2024 notamment. Les besoins en restauration sont immenses … Ces métiers de service, souvent considérés à faible valeur ajoutée, restent peu attractifs par leur niveau de rémunération modéré et l’absence de télétravail. Le FM souffre de cette carence au même titre que les métiers eux-mêmes.
Par ailleurs, le pilotage conventionnel des métiers de service multiplie le nombre de passages sur site pour des réalisations ponctuelles, successives et parfois superflues qui génèrent des surcoûts d’interventions, une absence d’efficacité réelle et des rallongements de délai …
La réponse régulièrement opposée à ces questions est en effet le respect des dispositions conventionnelles qui ont vocation à protéger chaque métier, et ses opérants.
L’objectif poursuivi par le SYPEMI n’est pas de combattre ces dispositions mais de les adapter, lorsqu’il est possible de générer une meilleure valeur ajoutée, grâce à la polycompétence des métiers concernés (multi-skilling).
Proposer – sous conditions – à un collaborateur de réaliser des tâches complémentaires à son métier de base est une formidable opportunité, tant pour ce dernier, que l’on valorise et fait monter en compétence que pour le client en assurant une meilleure efficacité.
Historiquement assembleur de métiers, le FM se propose ainsi de devenir assembleur de compétences.
Déjà mis en œuvre dans certains pays européens, ce modèle peine encore à se développer en France. Le contexte réglementaire social reste à explorer mais les premières analyses juridiques récemment réalisées démontrent que la polycompétence est juridiquement possible lorsqu’elle relève d’accords d’entreprises.
Le souhait du SYPEMI est de donner un sens législatif complet à ce dispositif.