La mode en France est à l’autoflagellation. Ce n’est pas nouveau. Ce talent pour s’autocritiquer, ce french bashing en langage d’aujourd’hui, est loin d’être récent. À croire que nos presque 20 siècles d’existence ne sont dus qu’au hasard.
À en croire ceux qui nous dirigent ou souhaitent le faire, nous ne sommes pas très compétents ! Incapables de nous battre, de nous développer, de nous adapter, de nous transformer. Les Français aiment à imposer leur vision mais refusent de subir celles venues d’ailleurs. Je ne connais pas un seul homme politique qui ait échappé à la vindicte populaire après quelques mois de pouvoir. Nous adorons brûler ce que nous avons aimé.
Je pourrais détailler pendant des pages tout ce qui construit jour après jour le pessimisme national qui nous séduit tant. Comme l’écrivait Newsweek, cette «propension à s’enfoncer ensemble là où les autres nations cherchent à sortir la tête de l’eau».
Et pourtant. Avez-vous écouté vos voyageurs d’affaires? Ceux qui, sur le terrain, se battent pour vendre nos produits, notre savoir-faire, notre vision de demain? Ceux qui expliquent que pour beaucoup, la France s’écrit avec un F majuscule? Ceux qui détaillent ce qu’apprécient nos voisins, du plus proche au plus lointain. Ceux qui constatent que bien des Français partis à l’étranger – souvent les plus critiques vis à vis de l’Hexagone – sont aussi ceux qui ne rêvent que d’un retour à la fin de leur carrière.
Bref, tous ceux pour qui le french bashing s’il existait à ce point ne mériterait plus que l’on voyage. Chaque jour, des centaines de français prennent l’avion, avec un billet retour en poche, pour aller expliquer ce qui fait la richesse et la grandeur de notre pays. Pour être un européen convaincu, je n’en demeure pas moins citoyen d’un pays qui a beaucoup donné à la culture et à l’humanisme.