Restriction de déplacement, limitation des notes de frais, montée en puissance des outils technologiques, externalisation des contacts commerciaux… face à la crise, il faut encore et toujours réduire ! Un cri de guerre dont on connait les conséquences, du repli commercial à l’attentisme.
Si la reprise semble se faire sentir sur d’autres continents, la panne économique que traverse l’Europe est pénalisante pour nos entreprises. « Nous avons le choix de déclasser nos voyageurs et de limiter leurs déplacements », m’explique un Travel Manager de l’Automobile, « Mais la croissance n’est plus en Europe, il faut donc aller la chercher dans les pays où l’économie est plus florissante ».
Il ne s’agit plus d’une simple crise conjoncturelle comme en 2009, mais bel et bien d’une mutation de notre économie qui repose sur un calcul plus que classique : baisse des marges = baisse des déplacements. Pour l’économiste Elie Cohen, « Libérer l’entreprise de ses charges ne suffira pas, il faut aussi réinventer notre modèle commercial pour le rendre encore plus proche d’une nouvelle forme d’économie de terrain. La mondialisation a changé notre regard sur notre environnement et doit changer nos méthodes de travail et de réflexion ». La réduction annoncée des marges des entreprises françaises pose le problème des choix à privilégier : outils de production ou recherche de nouveaux clients. Christian de Boissieu l’avait évoqué lors du dernier EVP « Dans la crise, l’imagination est un atout au même titre que le savoir-faire de l’entreprise ».
Faut-il être forcément pessimiste ? Certainement pas. L’histoire a démontré que l’homme sait toujours s’adapter aux situations traversées. Le savoir c’est déjà anticiper… et accompagner.