
Dans les années 1980, les services généraux, également appelés alors moyens généraux, se limitaient à une fonction support, axée sur la continuité opérationnelle et la réduction des coûts. Souvent perçus comme une variable d’ajustement au service des impératifs de production, ils s’articulaient autour de trois missions principales : la maintenance technique des infrastructures (éclairage, chauffage, climatisation), les services auxiliaires (propreté, sécurité, accueil) et l’optimisation budgétaire.
Les années 1990, marquent un tournant avec une transition progressive mais profonde vers l’externalisation. Sous la pression de contraintes budgétaires croissantes, les entreprises cherchent à réduire leurs coûts fixes en confiant des missions clés – propreté, accueil, maintenance technique (CVC), sécurité ou encore restauration – à des prestataires spécialisés. Ce choix leur permet de s’appuyer sur des experts tout en garantissant une qualité de service constante.
Alors que peu d’entreprises françaises l’adoptent, les filiales françaises de groupes étrangers introduisent les premiers modèles de FM importés des pratiques anglo- saxonnes. En France, on peut dater l’apparition du Facility management à 1996 avec la signature du contrat Elyo (aujourd’hui Engie) et IBM. Son adoption reste cependant marginale. Ce décalage témoigne des disparités de maturité entre les entreprises quant aux modèles de pilotage des prestations, mais amorce une prise de conscience du potentiel stratégique des services généraux, entre « faire » et « faire faire » le pilotage et l’exécution pour mieux se concentrer sur la valeur ajoutée de la fonction.
Il faut attendre les années 2000 pour que le Facility Management s’impose progressivement. Paraléllement on assiste à une prise de conscience environnementale. Les services généraux intègrent des pratiques écoresponsables : gestion énergétique, tri des déchets, mise en conformité des bâtiments. Les certifications HQE et BREEAM deviennent des objectifs stratégiques, symbolisant une alliance entre performance économique et engagement durable. Ces évolutions repositionnent les services généraux.
D’un rôle centré sur l’exécution, ils deviennent des leviers d’optimisation et de performance pour les entreprises, jetant les bases des transformations majeures des décennies suivantes. Le rôle du Directeur de l’Environnement de Travail (DET) s’élargit, affirmant son importance stratégique dans la performance et le bien-être en entreprise.
C’est ce que nous aborderons la semaine prochaine, dans la seconde partie.