L’érosion de la biodiversité est massive. Une sixième extinction de masse des espèces est en marche. Les insectes sont particulièrement touchés, avec une diminution de près de 80 % de leurs effectifs constatée en Europe ces 30 dernières années. Parmi eux, les insectes dits pollinisateurs – qui transportent le pollen de fleurs en fleurs d’un nombre important d’espèces végétales – jouent un rôle crucial dans les équilibres écologiques.
Si l’abeille domestique, avec la pratique partagée et encadrée de l’apiculture, symbolise bien souvent la biodiversité, elle ne peut la résumer, pas plus qu’elle ne peut à elle seule représenter la grande diversité des insectes pollinisateurs. Serait-elle l’abeille qui cache la forêt ? Comment le marché, certes naissant, de la biodiversité en entreprises est-il appelé à évoluer ? Comme toujours en matière de vivant, il est question d’équilibre et d’écosystème !
De nombreuses entreprises ont fait leur miel de l’abeille domestique et il convient de s’en réjouir. Mais ce n’est qu’une première étape même si elle est fondatrice et mobilisatrice. La diversité du vivant est bien plus vaste. Un projet d’accueil des pollinisateurs doit donc considérer l’ensemble des composantes. Le rôle du paysagiste concepteur, spécialiste du vivant sous toutes ses formes, est déterminant. De même, le jardinier qui réalise les aménagements et suit dans le temps les préconisations pour le développement du potentiel écologique, en lien direct avec les salariés.
Il faut continuer à convaincre, et impliquer plus d’organisations dans cette action, que l’urgence climatique et l’érosion du vivant, intimement liées imposent. Retenons deux axes opérationnels dès à présent : D’une part, concevoir un projet global (re)mettant le végétal et les usagers au sein d’un écosystème : planter et semer des végétaux mellifères, créer des jardins d’entreprises pour le bien-être et la biodiversité mais aussi, s’inscrire dans son territoire en s’associant à plusieurs entreprises pour analyser la qualité de son environnement local.