Plus il y a de digital, plus il faut maîtriser les consommations d’énergie. Plus le réchauffement climatique est avéré, moins les émissions de carbone liées à l’industrie et à la construction sont légitimes. Plus l’environnement et la biodiversité sont menacés, plus il faut garantir la sobriété et la durabilité dans l’usage des choses, des équipements et des bâtis, et plus il faut réunir les conditions de la circularité et du réemploi. Plus il y a de patrimoine construit, plus il y a d’infrastructure de production et de circulation des flux de matières et d’informations, plus il y a d’interdépendances et de complexité, plus la fragilité des systèmes s’accroît avec les risques de panne…, plus la maintenance sera sollicitée pour des emplois que l’on sait en tension.
Longtemps méprisés parce qu’ils ne produisent rien de matériel, de mesurable et de dénombrable, la maintenance et les SET sont au cœur de la production de valeur, non par la consommation de ressources, mais par l’enrichissement immatériel de ce qui existe déjà, hommes et espaces. Cela donne aux acteurs de la filière autant d’opportunités que de responsabilités. Il y a des services, discrets, souvent spécialisés, modestes parfois en qualification, mais indispensables pour assurer la continuité économique et sociale de nos sociétés. C’est le cas des SET. Ils sont en passe de devenir une filière après 40 ans d’externalisation (1970 à 2010). Cette émergence est une réponse indispensable au fonctionnement de toutes les autres filières d’activités nécessitant des hommes (20 millions d’actifs) et des espaces de travail (1 milliard de m²).
Méconnue, encore « silotée », mal valorisée, cette filière contribue à l’intégrité et au potentiel productif du capital humain au travail (santé, sécurité et bien-être), aux conditions de ceux qui produisent de la valeur par le travail. Elle contribue à maintenir en conditions de bon fonctionnement les bâtis, supports et équipements des espaces de travail quand elle les rendent utilisables, et quand elle en accroît la durée d’utilisation, les performances d’usage et le réemploi.