À l’occasion de Jardins, Jardin, Xavier Laureau, agriculteur et entrepreneur de Jardins de Gally présenta son ouvrage «101 Mots à l’usage de tous», pour mieux comprendre les enjeux de l’agriculture urbaine.
Plus de la moitié de l’humanité vit désormais en ville et, en 2050, il y aura 7 milliards de citadins à nourrir. Face à ce constat, l’agriculture urbaine relevant de l’utopie, il y a encore quelques années, a donné lieu à de nombreuses études voire projets sur tous les continents.
Dickson Despommier, professeur de sciences environnementales et microbiologie à l’université Columbia de New York, fut l’un des premiers à formaliser le concept en 1999 en affirmant qu’une ferme verticale de 30 étages, nourrirait 30.000 personnes, avec un rendement moyen 5 à 6 fois supérieur à l’agriculture traditionnelle.
Depuis, ont vu le jour à Singapour, la «ville-jardin» du Sud-Est asiatique; à New-york en 2013, au sommet d’Arbor House, «la ferme urbaine de Richard Brackett» qui fournit aux habitants des étages inférieurs des produits frais, récupère la chaleur des appartements, recycle les eaux de pluie et joue le rôle d’isolant thermique.
De même en région parisienne, Xavier Laureau inaugura en 2014, un projet situé sur une ancienne décharge, à Saint-Cyr-l’Ecole (78). Il associe production en circuit-court de produits ultra frais et expérimentation de techniques et cultures urbaines. Cet espace démontre la capacité de retournement d’usage de fonciers délaissés grâce à une démarche d’économie circulaire.
Mais le développement de ce modèle pose question : «Si les fermes urbaines permettent d’éviter le transport des fruits sur des centaines de kilomètres, elles sont très consommatrices en énergie et les légumes qui poussent en hydroponie ne présentent pas les mêmes qualités nutritives que ceux en pleine terre», explique Maxime de Rostolan, Directeur de l’association «Fermes d’Avenir» qui reconnaît : «les fermes urbaines font acte de pédagogie et rapprochent les citadins de la nature.»