Ceux que l’on appelle les Digital Natives – les enfants nés après 2000 qui ont donc toujours connu les ordinateurs personnels, Internet, les réseaux sociaux et les téléphones portables – ont désormais une vingtaine d’années et une partie d’entre eux est actuellement engagée dans des études supérieures.
Outre sa familiarité avec ces technologies, cette génération est également durement éprouvée par l’actuelle crise que nous traversons, or cette période est aussi celle où ils déterminent les choix qui orienteront leur future carrière. Comment se projettent-ils ? leurs désirs sont-ils si différents de ceux de leurs aînés ?
191 étudiants (à partir de la 3e année, venant d’écoles de commerce, d’ingénieurs, d’universités, de Paris et de Régions) ont participé à notre enquête en Novembre 2020. Interrogés d’abord au sujet de la branche dans laquelle ils souhaiteraient exercer, le marketing demeure de loin la plus populaire avec 34,2%, suivie par la comptabilité/finance pour 22,1% et la supply-chain à 14,7%. En cela, les Digital Natives ne sont guère différents de leurs prédécesseurs.
Quant au type de structures qu’ils voudraient intégrer, ils sont 68,9% à vouloir rejoindre un grand groupe contre 31,1% préférant une start-up ou une PME, favorisant ainsi le caractère formateur et l’impression de sécurité et de stabilité qu’offrent Les plus grandes entreprises.
Toutefois, c’est lorsqu’ils sont questionnés à propos des critères sur lesquels ils se baseront pour choisir leur futur employeur, que leurs réponses paraissent les plus contre-intuitives.
Le «salaire et les primes» (6.8 sur une échelle de 8) est l’élément qu’ils considèrent le plus important, bien avant «la variété des tâches à accomplir» (5.8) ou «l’autonomie» (3.8), ce qui témoigne là encore d’un besoin de sécurité matérielle et qui modère par ailleurs la quête de sens au travail que chercherait absolument cette nouvelle génération.
De façon également surprenante, le «prestige de l’entreprise» s’impose comme le quatrième critère (4.6) avant «l’emplacement géographique» (4.1) ou les «possibilités de télétravail» qui devient – le contexte aidant sans doute – le dernier critère des futurs diplômés (2.3).
Et, alors que le premier confinement devait provoquer une prise de conscience environnementale et que l’on tient les jeunes comme étant les plus sensibles à ces questions, on ne peut qu’être étonné de voir «l’engagement de l’entreprise pour l’environnement et sa politique RSE» avant-dernier (2.4) des critères que ces futurs diplômés prendront en compte.
Il se peut que le climat incertain dans lequel ces questions ont été administrées ait influencé les réponses des étudiants. De même, il serait intéressant de renouveler cette enquête lorsque les effets de la pandémie ne se feront plus sentir. Toutefois, il est marquant de constater que cette génération, prétendue si différente des autres, ne l’est en fait pas tant que cela et semble rechercher pour l’heure avant tout de la sécurité et de la stabilité.