Après avoir évoqué la semaine dernière, les enjeux majeurs de l’exploitation durable des bâtiments, je souhaitais compléter mes propos en montrant quels en étaient les leviers d’optimisation.
Identifier les principaux enjeux de la digitalisation d’un patrimoine immobilier, c’est constituer les leviers à l’optimisation de son exploitation et offrir un fantastique gisement de productivité et d’économie pour tous.
Maîtrise des données par la création d’un référentiel commun : le référentiel de données consiste à définir des composants techniques, leurs caractéristiques et leur comportement tout au long de leur cycle de vie. Il doit être pensé comme dynamique car susceptible d’évoluer dans le temps, mais doit aussi être apte à interagir automatiquement, via des interfaces appropriées et sécurisées, avec tous types de de logiciels.
Continuum numérique des données : ce dispositif obtenu par la mise en œuvre d’une maquette numérique BIM permet d’éviter toute rupture fonctionnelle entre d’une part, la maîtrise d’œuvre et les entreprises, et d’autre part le gestionnaire technique de patrimoine, une fois le bâtiment construit et livré. Il génère automatiquement la «Carte vitale» du bâtiment, mise à jour à chaque intervention durant tout son cycle de vie.
Sécurisation et intégrité des données : la phase d’acquisition des données est primordiale quelle que soit la source : relevé de terrain, inventaire de données, numérisation de documents, vectorisation de plans, photo-interprétation, etc. Les données initialisées doivent faire l’objet de vérifications, voire de certifications par un géomètre. En phase d’exploitation, la sécurisation d’accès aux données passe aussi par la définition de profils utilisateurs dédiés, suivant l’expertise métier et/ou le périmètre géographique de chacun.
Création des liens entre données statiques et dynamiques : alors que les informations graphiques et alphanumériques intrinsèques au bâtiment «physique» en constituent les données «statiques», les données issues des capteurs et des outils métiers mis en place (notamment GMAO) en constituent les données «dynamiques». Il est important que ces deux types de données communiquent par des interfaces de programmation (API) ouvertes.
Monitoring global et data management : les techniques de mesure globales (monitoring) consistent à surveiller les informations composites (multi-énergies, multi-fluides, multi-sites, multi-équipements, etc.). Associées à des méthodes de gestion des données (data management), elles permettent de traiter toutes ces informations par métier, par service et par objet en vue de réaliser des analyses dynamiques et de produire des bilans et des rapports.