Si les lieux de travail sont désormais pensés afin de s’adapter aux besoins des occupants, avec une notion de bien-être essentielle, les nouveaux besoins post-confinement vont incontestablement modifier la valeur d’usage du bureau des années 2020. C’est bien ce que nous révèle la nouvelle enquête de la Chaire Workplace Management de ESSEC Business School, réalisée en ligne auprès de plus de 800 employés de bureau.
Si les trois quarts (74 %) des répondants confirment souhaiter retourner au bureau pour des raisons diverses liées à la socialisation avec les collègues, au besoin de sortir de chez eux, à la nécessité de séparer vie privée et vie professionnelle, ils sont néanmoins près de la moitié (47 %) à penser que l’espace de travail qu’ils avaient avant la crise sanitaire n’est plus adapté aujourd’hui.
Le type d’espace de bureau influence considérablement cette donnée. Les employés occupant avant le confinement des espaces ouverts de bureaux – en open space ou en flex office (sans poste de travail attribué) voire également en coworking – sont à plus de 58 % convaincus que ces espaces de travail ne correspondent plus à leurs nouveaux besoins.
Post-confinement et dans un contexte de crise sanitaire, on constate un retour vers le bureau individuel, l’open space avec bureau attitré et une tendance plus importante pour le télétravail.
Pour un tiers des répondants, le bureau individuel est incontestablement le bureau idéal. Travailler de manière intensive en télétravail vient en seconde position avec 25 % de préférences (et 72 % d’entre eux sont prêts à opter pour ce mode plus de 3 jours par semaine). L’open space avec poste de travail attribué arrive en troisième position avec 17 %.
Autre élément à noter, ils ne sont qu’une minorité (3%) à considérer le coworking comme l’espace de travail idéal post-confinement.
Ainsi avec la crise sanitaire, la notion même de partage du poste de travail est remise en question. En effet, 71 % ne sont pas favorables au partage d’un même poste de travail par plusieurs salariés. C’est en particulier le cas pour ceux qui n’y sont pas habitués et disposent d’un poste de travail attribué (tels que les usagers d’open space avec 78 %). Ils seraient toutefois prêts à l’accepter pour un horaire de travail plus flexible (46 %) ou disposer d’un bureau plus proche du domicile (33 %).
Incontestablement, l’immeuble de bureaux des années 2020 sera autre, privilégiant certainement des postes de travail peu ou moins partagés, plus souvent en télétravail quand ils le pourront. Dire que le flex office et le coworking seront dépassés est pour le moment encore trop hâtif. Dire qu’ils seront repensés semble dès aujourd’hui une évidence.