C’est un fait avéré. Le bâtiment est responsable de plus du quart des émissions carbone en Europe. Il est par conséquent devenu vital de s’engager dans des stratégies bas carbone ambitieuses.
L’enjeu est triple. Les professionnels du secteur doivent agir sur la limitation des émissions, du captage et du stockage du carbone déjà présent dans l’atmosphère. Un autre impératif concerne l’adaptation aux dérèglements/réchauffement climatiques que nous ne pourrons éviter.
En France et en Europe, les investisseurs exigent désormais la mise en œuvre de critères d’efficacité carbone et de plans de transition. Foncières cotées, sociétés de gestion immobilière ou investisseurs institutionnels doivent répondre à des dispositifs de reporting de plus en plus exigeants en matière d’impact sur le climat, de même qu’à une pression croissante de leurs clients et de la société en général. L’appréciation de la valeur d’une entreprise intègre désormais sa performance environnementale et sociale, avec une priorité accordée à la performance climat.
Une évolution dont les conséquences se répercuteront aussi sur l’assurabilité des bâtiments, autre enjeu stratégique de ces prochaines décennies !
Nous n’avons plus d’excuse. Les solutions techniques alternatives existent pour une urbanisation plus responsable : sobriété de la conception, utilisation de matériaux bas carbone et biosourcés, réemploi, recyclage, circuits courts, … permettent un bâti plus performant, limitent les consommations énergétiques et engendrent une fin de vie plus vertueuse (plus de rénovation, moins de déchets, …).
Comment on s’organise ? Nous devons inventer une nouvelle économie politique, une économie de « guerre » au sens où la contrainte extérieure surdétermine nos choix dans un contexte géopolitique et géoclimatique tendu : la rareté, la sobriété, le carbone. Et accepter des rendements moins élevés.
Rappelons qu’en temps de crise, les actifs décarbonés constituent un refuge.C’est pourquoi la comptabilité carbone doit s’imposer dans le pilotage des actifs immobiliers et inciter les usages bas carbone.
Certes, le secteur de l’immobilier est bien orienté avec un enjeu de décarbonation devenu stratégique, une mobilisation grandissante, des méthodes de mesure harmonisées, des innovations performantes.
De ce point de vue, c’est un des secteurs les mieux organisés et les plus prometteurs. Mais nous pouvons toujours faire mieux… et plus vite.