Chronique
Élue Meilleure Torréfactrice de France en Septembre 2017, Anne Caron, aujourd’hui à la tête de la Maison Caron, perpétue l’œuvre de son père Sylvain Caron, lui même sacré Meilleur Torréfacteur de France en 2011.
«Ça n’a pas été facile au début» explique-t-elle. Ce dernier commence comme garçon «de café» à Paris avant d’ouvrir en 1974 sa brûlerie et de mettre au point ses premiers blends (assemblages) aux notes caractéristiques de pain brioché devenus depuis la signature de la maison.
Partageant la passion de son père, Anne Caron, botaniste de formation, continue de rechercher les meilleurs cafés. C’est justement pour rencontrer les producteurs et goûter le café qu’elle se rend au moins deux fois par an sur place. «Ils me permettent de découvrir d’autres arômes, d’autres terroirs et j’y apprends toujours quelque chose. J’adore ça» précise-t-elle.
Le caféier a besoin d’une température variant entre 12 et 30 degrés toute l’année, et d’une humidité constante pour se développer. Les principaux producteurs de café sont le Brésil, le Vietnam, l’Indonésie, la Colombie et l’Ethiopie. Le café a, comme les vins, ses grands crus. Il existe notamment des cafés d’exception appelés « Geisha », une variété rare et recherchée, d’origine éthiopienne, produite pour partie en Colombie et qui faisait la particularité du blend n°1 créé par son père.
Mais le travail ne s’arrête pas là, la spécificité de ce métier tient également à la torréfaction et à l’assemblage. «La torréfaction est autant une technique qu’un art, elle demande de la précision, de la finesse et de la sensibilité. Et comme le café est une matière vivante et changeante, il faut savoir faire preuve de souplesse, détaille Anne Caron. Ces qualités se retrouvent souvent chez les femmes, donc la profession est vouée à se féminiser.» Première femme à remporter le titre de Meilleur Torréfacteur et à l’origine de nouveaux assemblages comme le Wedding Blend ou le Blend N° 2, Madame Caron sait de quoi elle parle.
D’après l’article « Un geisha nommé désir »
par Camille Oger de « Régal »