Ce que cherche avant tout, l’entreprise, pour exister, c’est le profit, créer de la richesse : or, sans collaborateurs heureux, pas de clients satisfaits. Et poutant, le bonheur en entreprise, concept à maintes fois rebattu, ne semble pas être prioritaire dans la conscience collective en tant que moteur de la performance. Jusqu’aux années 2000, l’effort, la volonté, la conscience professionnelle constituaient pour l’entreprise les critères majeurs de la performance individuelle et collective avec une étanchéité entre vie professionnelle parfois dévorante et vie personnelle avec ses valeurs propres.
Depuis, nous avons changé de monde : avec la mondialisation, l’arrivée du numérique, la transition écologique et la formidable accélération du temps, les nouvelles générations Y et Z n’ont pas la même relation avec l’entreprise. Elles y sont d’abord moins attachées et sont à la recherche d’espaces de liberté, n’acceptant une certaine hiérarchie que si elle leur apporte le bien-être au présent et les fait progresser vers leur idéal professionnel et personnel. Elles ont du mal avec la verticalité et veulent un management « côte à côte » et non plus de « face à face ».
On a fait du travail une torture alors que l’entreprise est un lieu où l’individu peut aussi développer ses talents et trouver son accomplissement. L’espoir d’un futur épanoui et le plaisir du chemin à parcourir sont les deux moteurs du succès.
Pour cela le Management doit avoir l’obsession du plaisir et du bien-être. Le plaisir, c’est la relation positive, le bien-être, c’est la cohésion fraternelle et émotionnelle, dans un système relationnel, organisationnel et culturel ponctué de séquences ressourçantes qui associent la bienveillance et la convivialité.
C’est tout l’enjeu du management collaboratif réconciliateur : faire du résultat avec des collaborateurs épanouis et heureux en conciliant l’économique et l’humain, l’économie et l’écologie, le bonheur individuel et le bonheur collectif.
* « L’Entreprise Inspirante » aux éditions Kawa