Pendant près de deux siècles, le progrès technique a été le moteur du progrès social. Les machines ont permis aux hommes de multiplier leurs richesses. En quelques générations, dans les pays développés, les revenus moyens ont plus que décuplé tandis que le temps de travail se réduisait de moitié. Chacun gagnait plus et travaillait moins, avec moins de peine.
Aujourd’hui la nouvelle génération s’apprête à moins bien vivre que la précédente, alors que le progrès technique ne s’est pas arrêté. Avec l’essor de l’automatisation et de la robotique, les machines ne se limitent plus à aider les hommes, elles les remplacent peu à peu dans tous les domaines. Les hommes sont devenus superflus. Pire ils encombrent.
La croissance économique n’est plus synonyme de création d’emplois. Les emplois disparaissent à un rythme que les créations de nouveaux métiers ne parviennent pas à compenser avec des conséquences humaines et financières de plus en plus préoccupantes : chômage de masse et paupérisation.
Les machines deviendraient-elles nos ennemies ? Il n’en est rien, leur développement est à la fois inéluctable et hautement souhaitable. Mais comment faire cohabiter harmonieusement les hommes et les machines, celles d’aujourd’hui et celles de demain, dont les capacités dépasseront notre imagination ? En proposant des solutions pour repenser l’éducation et se concentrer sur les métiers qui resteront pratiqués par les hommes. En effet, le travail humain n’est pas prêt de disparaître, si on le pense «avec et non pas contre les machines», notamment en valorisant ce que les hommes savent faire le mieux : la contribution et la création.
Autre moyen éprouvé, mais dont l’usage est marginal, et qui le restera si la résignation l’emporte, car sa généralisation ne s’obtiendra pas sans peine : mieux partager et redistribuer les richesses. Les hommes doivent pouvoir toucher une part des gains générés par les machines qui les ont remplacé.