En juillet 2019, Action Logement a souhaité réaliser une étude sur les besoins du territoire Normand en Tiers Lieux, dans un contexte d’évolution des pratiques professionnelles induites par la transition numérique. Sept mois plus tard, un premier confinement national a précipité la plupart d’entre nous dans un télétravail en temps complet et à marche forcée, rendant plus évidente encore la pertinence de ces questionnements.
Action Logement – organisme paritaire d’utilité sociale – a pour vocation depuis plus de 60 ans de favoriser le lien emploi-logement au profit des salariés des entreprises du secteur privé et agricole. Dans cet esprit, il souhaite aujourd’hui répondre aux besoins actuels des entreprises désireuses de faciliter l’organisation du travail de leurs collaborateurs.
Face aux bouleversements engendrés par la crise sanitaire et la profonde remise en question de la présence en temps plein des employés dans les locaux de leur entreprise, plusieurs nouvelles pistes d’accompagnement se dégagent : mise à disposition des espaces de travail partagés proches des domiciles des collaborateurs en développant notamment le Corpoworking ; adaptation des logements neufs au télétravail ; ou encore création de tiers-lieux au pied d’immeuble dans les villes moyennes, dans le cadre d’Action Cœur de Ville.
Rappelons qu’un tiers-lieu n’est pas qu’un endroit alternatif où travailler : il ne s’agit pas uniquement de location modulable d’espaces de travail. S’il est bien conçu et bien géré, un tiers-lieu permet également de profiter d’un environnement véritablement ergonomique, avec une connexion Internet de haute qualité et sécurisée (dont nous ne disposons pas tous à la maison) mais aussi d’une vie sociale riche qui, de fait, ne se limite pas à nos collègues.
Au-delà de ces points importants, la force du tiers-lieu réside en sa capacité d’animation, grâce notamment aux acteurs de son territoire régulièrement invités : conférences, évènements, réunions d’information, et débats croisés sont autant d’opportunités de rencontres et d’enrichissement du réseau de chacun.
Ces derniers mois ponctués d’épisodes de télétravail intensif auront permis de comprendre que ce mode de fonctionnement est possible, s’il est bien organisé et alterné à un nécessaire temps de présence sur site.
Peu de salariés aujourd’hui entendraient devoir totalement y renoncer. Pour autant, nous ne disposons pas tous d’un vrai bureau à domicile, et les individus vivant seuls ne peuvent rester ainsi isolés des jours durant. Sur ces deux points essentiels, les tiers-lieux ouvrent des perspectives intéressantes. Si, de surcroit, une offre en tiers-lieux se déploie sur l’ensemble du territoire, il sera alors possible d’en trouver un à proximité de chez soi, ce qui réduira les distances de déplacement et donc les émissions de carbone, tout en améliorant la qualité de vie de chacun.