Comment nous projeter à horizon 2030 au moment où la Banque Mondiale annonce 70 % de destruction d‘emplois existants liés à la robotisation de dernière génération et où l’OCDE évalue à 25% des métiers profondément modifiés avec l’automatisation. Dans le même temps, 2/3 des enfants en maternelle exerceront un métier qui n’existe pas encore selon le Forum économique mondial.
Au-delà de ces études d’impacts qui interpellent, la tendance forte et structurante est bien celle de l’intrusion généralisée des technologies, de l’intelligence artificielle en particulier, et des usages numériques dans nos sociétés, de cette économie de la plate-forme en rupture radicale avec le passé récent. Quel que soit le secteur d’activité, les métiers seront réinventés ou redessinés avec le numérique.
L’hybridation entre l’environnement digital et les relations humaines renforce l’émergence de nouveaux modes de vie et par ricochet de nouveaux modes de travail plus mobiles ; plus partagés, plus autonomes, plus libérateurs. On évoque la recherche de sens, l’identification à des valeurs collectives, des dimensions sociales et sociétales dans les organisations. Les aspirations des jeunes entrants sur le marché du travail montrent que le contenu du travail devient non plus une variable d’ajustement mais le facteur décisionnel dans l’orientation et le choix du premier emploi.
Aussi, la prise de conscience des dirigeants est nécessaire sur les mutations en marche et la mise en œuvre des transformations des organisations en place vers le futur du travail.
Le chantier est immense et fait l’objet de nombreuses études sans pour autant faire émerger un futur probable mais sans doute des futurs possibles : des espaces, des milieux, des organisations, des modes de travail, reflets de la transformation de la société et des valeurs de l’entreprise. Une exigence de nouvelle forme de mobilité, d’agilité, de pluralité.