Envie d’un travail mieux rémunéré ou plus porteur de sens ? Durant le deuxième semestre 2021, 25,6 millions d’Américains ont démissionné de leur emploi, alors que 40% n’avaient pas d’autre job en vue quand ils ont sauté le pas. Ce phénomène, baptisé la “Grande Démission“ par l’universitaire américain Anthony Klotz, n’est pas aussi massif en France.
De fait, la pandémie a conduit de nombreux Français à revoir leurs priorités et la toute puissance du travail est fortement remise en question. Résultat, le ministère du Travail enregistre une nette accélération des démissions : 387.000 Français ont quitté leur emploi entre juin et juillet 2022 (démissions et ruptures conventionnelles) contre 340.000 sur la même période en 2019. Soit 14% d’augmentation.
Preuve que les salariés français se désengagent, selon la dernière édition du baromètre du cabinet Empreinte humaine, 19% d’entre eux seulement déclarent aujourd’hui que le travail est très important dans leur vie … alors qu’ils étaient 70% à le penser en 1999.Une chute spectaculaire ! Moins d’un salarié sur cinq estime désormais que le travail occupe une place centrale dans sa vie. Rapport de cause à effet ?
Selon la même étude, la santé psychique des Français s’est nettement dégradée ces derniers mois : 41% des salariés se disent en souffrance après deux ans de crise. “Les indicateurs de l’état psychologique des salariés demeurent très inquiétants. La détresse s’accentue depuis octobre 2021“, alerte Christophe Nguyen psychologue et président du cabinet Empreinte humaine, spécialiste des RPS et de la santé au travail, à l’origine de cette étude réalisée par OpinionWay. “Ce sont au total 34% (+ 1point) des salariés qui sont en burn-out, ajoute-t-il dont 13% en burn-out sévère, soit 2,5 millions de personnes.“ Quasiment un tiers des salariés déclarent donc attendre la fin de la crise sanitaire pour chercher un autre emploi.