Imposé par les lois LOM et Climat et Résilience, le déploiement des Zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) françaises n’est pas un long fleuve tranquille.
Alors que depuis le 1er janvier 2023, 11 métropoles françaises disposent de ZFE-m dont le Grand Paris, Lyon, Toulouse ou encore Aix Marseille, avec un objectif de 43 à l’horizon 2025, les contestations grandissent. Destinées sur le papier à la protection des citadins contre la pollution atmosphérique en incitant les automobilistes à se tourner vers des véhicules plus propres, la réalité semble bien plus complexe et inquiète aussi bien les citoyens que les communes.
Si ces objectifs définis par le gouvernement répondent à des enjeux de santé publique de taille (Santé Publique France estime la mortalité due à la pollution aux particules fines en France à 40.000 décès chaque année, particulièrement dans les zones urbaines), ils s’opposent à une réticence de plus en plus importante des collectivités et des conducteurs. Selon une récente étude exclusive Aramisauto et réalisée par OpinionWay, ce sont même 42 % des automobilistes issus des classes modestes qui se disent prêts à continuer à utiliser leur voiture malgré les interdictions à venir.
Bien que l’ambition de baisse de pollution soit partagée, c’est la mise en application de ces nouvelles règles qui fait débat : crainte d’une politique de verbalisation supplémentaire au détriment de la pédagogie, dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat, manque de visibilité de ces mesures, leurs applications variant d’une ville à une autre en termes de critères et de calendriers.
Mais la principale critique adressée aux ZFE repose sur la discrimination envers les classes sociales les moins aisées, n’ayant pas forcément les moyens d’acheter une voiture plus propre malgré les différentes primes pour l’achat d’un véhicule électrique par exemple, et qui se verraient alors refoulées à l’entrée des villes.
Le défi de ces ZFE ne serait-il pas de se développer en s’harmonisant au maximum, tout en prenant davantage en compte les impacts sociaux et économiques ?