Le Ministère du logement vient de mettre en consultation le projet de décret pour la rénovation des bâtiments tertiaires publics et privé, issu des réflexions animées en 2011 par Maurice Gauchot, le président de CBRE. Il y est prévu une obligation de réduction des consommations d’énergie de 25% d’ici 2020. Quand on sait que 10 à 20% des économies dans les bâtiments peuvent être obtenus en agissant de façon efficace et continue sur le comportement des usagers, on imagine combien le FM aurait un rôle à jouer. Le seul hic est que les engagements seraient calculés en énergie primaire, c’est-à-dire en énergie non transformée, telle que contenue dans la nature. Cette énergie abstraite résulte du produit de l’énergie finale, l’énergie réelle, consommée et facturée, par un coefficient de conversion qui vaut 1 pour le fioul ou le gaz et 2,58 pour l’électricité. De ce fait, l’énergie électrique est fortement pénalisée par rapport aux énergies carbonées, dès que l’on raisonne en primaire. Bien sûr, adopter cette énergie est légitime car elle correspond le mieux au principe écologique de respect des ressources naturelles. Mais au moins conviendrait-il d’y associer un engagement en énergie finale, celle qui se mesure et se monnaye, et pourquoi pas également en CO2, dont la réduction était pourtant l’enjeu de la récente COP 21. Faute de quoi, les Facilities managers risqueraient de n’avoir rien à faire, une baisse de 61% de l’énergie primaire pouvant s’obtenir, sans réduire les consommations, en substituant simplement l’électricité par une énergie fossile, partout où cela est possible. Si, il leur resterait bien une tâche : recharger le poêle à charbon du bureau du Président.